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INECODYN ecowiki

révisé vendredi 29 mars 2024

INECODYN ecowiki - co-écriture

cherche ceux qui seraient inspirés par l'idée de créer et d'écrire coopérativement une gamme de wikipedias indépendants portables - c'est-à-dire que l'on ne soit pas obligé de passer par l'internet mais qui pourraient exister et se transmettre via des manuscrits, des transcriptions, des clés USB ...

INECODYN signifie :
"infrastructure écologique dynamique".
plus court encore "IED" ou "ied".

ecowiki home

ecowiki en chantier participatif

mail : inecodyn@singularity.fr

cv09, c'est chemin vert 09, une version précédente

Problématique écologique

Mettons que le problème est de réconcilier les intérêts particuliers avec l’intérêt général.

Dans un cadre numérique (que l'on soit d'accord ou pas avec), on crée une application algorithmique transparente qui soumet les données de chaque participant à des grilles d’analyse de leur valeur en termes écologiques. On peut utiliser des structures style "Git" ou le format assez standard "Media-Wiki" utilisé par Wikipédia pour que ce soit une œuvre commune. Actuellement le logiciel "Yeswiki" est utilisé pour être solidaire avec les acteurs plus locaux - il est facile et intuitif, dans l'utilisation. On peut utiliser des logiciels style "shop" - des feuilles de calcul - pour calculer des bilans.

On peut appeler ces grilles de lecture des bilans écologiques, ou des bilans socioécologiques, sociaux, ... Selon les critères selectionnés et le poids relatif qu'on les accorde, ces bilans sont plus ou moins écoligiquement négatifs ou positifs.

En fait, cela existe déjà, mais comme il y a plusieurs arguments qui peuvent être utilisés pour justifier différents actes, il est très important de pouvoir comprendre cette affaire - pour cela il serait intéressant de s'y pencher au lieu de regarder des "black box" faire des computations opaques.

Pour l’individu, c’est un peu comme un jeu. Il connaît les buts du jeu : il doit chercher comment faire que ses intérêts particuliers, de bonne santé, d’intégration sociale, familiaux, etc. soient compatibles avec l’intérêt général – tout en en faisant partie, bien sûr.

Il est fort probable qu’il s’allie avec d’autres, en réseau ou en groupe, pour pouvoir être socialement efficace, puisque cela lui fait gagner des "points" dans le jeu. Ce jeu permet de proposer et de tester les stratégies de vie pour voir ceux qui marchent le mieux. Comment donner une valeur quantifiable à la valeur d’innovations spécifiques qui font gagner énormément de points dans l’intérêt général, même si la personne concernée ne pratique aucunement une vie écologiquement recommandable ? Est-ce que cela échappe au quantifiable? La question a la mérite d'être posée.

Il peut y avoir plusieurs modèles d’analyse – des projections alternatives, comme pour le climat. Qu’ils soient quantifiables et analysables – que ce soit visible. Il y a aussi le dilemme de Big Brother - comment faire qu'on ne termine pass téléguidés comme les chinois, tout en utilisant les instruments numériques pour des projets collectifs.




courantes

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mardi 31 octobre 2023 / samedi 23 mars 2024

Tournée Cévenole

Ici vous trouverez les liens aux affiches pour la tournée cévenole, printemps 2024. Une tentative pour nous mobiliser ensemble pour créer une petite logistique à bilan carbone positif.
N'hésitez pas à rentrer en contact via le mail inecodyn@singularity.fr

initiative VéloTransport, entre les marchés de Florac et de Sainte-Croix-Vallée-Française (février 2024)


pamphlet pour tournée cévenole, 2024

Vélo Transport Solidaire odt (Libre Office) : version éditable

Vélo Transport Solidaire pdf : version imprimable


présentation pour tournée cévenole, 2024

VéloTransport odt (Libre Office) : version éditable

VéloTransport pdf : version imprimable


affiches pour tournée cévenole, 2024

La Banquise Fond odt (Libre Office) : version éditable

La Banquise Fond - pdf imprimable

 

 

écologie punitive - pdf imprimable

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vendred 13 / samedi 14 octobre 2023

L’auto-ségrégation de l’espace-temps dans une petite ville de la campagne française

Le lecteur attentif saura déjà de quoi on parle : de l’automobile. C’est à partir de lui que l’auto-ségregation se détermine. Il décide non seulement de la présence ou l’absence des gens dans des lieux déterminés, mais aussi de qui déterminera et qui se soumettra à cette détermination. Les riches en mobilité détermineront. L’autonomie ou « auto-mobilité » des uns deviendra l’esclavitude spatio-temporel des autres.

L’erreur que l’on peut faire, dans l’analyse de ces phénomènes, et de séparer les flux (les automobiles et les routes) des lieux (les soi-disants « centres »). Tout lieu est un lieu, chaque mètre carré de route aussi. Les communications vont d’un lieu à autre, en passant par des lieux. On a maintenant plusieurs lieux qui sont sous-utilisés, surtout « utilisés » par des membres de l’élite. Il faut analyser flux et lieux en même temps pour comprendre comment ça marche. Il existe un outil pour cela : le vecteur.

*nota – les églises et temples – les lieux de culte, restent vides la plupart du temps, actuellement. Ces lieux sont souvent sujets au pouvoir décisionnaire des communes dans lesquelles ils se trouvent. Le blocage de ces lieux est un précurseur et révèle le problème du "sens" - que v-a-t-on faire d'un lieu désigné pour un usage, pour lequel il n'est plus utilisé?

Vecteur de transmission

On pense ici tout de suite aux virus, des objets tangibles, qui « se déploient » ou qui sont déplacés à des vitesses et des distances variables (répansion).

Mais le virus n’est « que » de l’information. Il in-forme, il promeut ou il déclenche de l’activité.

*nota – j’ai entendu un reportage ce matin sur l’assainissement de l’air extérieur dans une cour d’école moyennant des extracteurs de particules fines - mais de quelles particules se traîte-il ? Par exemple, le levain dépend des ferments naturels, des levures qui se trouvent dans l’air. Comment discriminer les particules que l’on élimine de celles que l’on retient ? Tenant en compte que les particules vivantes ont déjà des plans d’action là-dessus ?

string theory (théorie des cordes, nœuds de vipères, singularités)

Entanglement (intrication, emmèlement, enchevêtrement). Pour désemmèler un nœud complexe dans une corde, nous avons l’habitude de chercher à tirer des bouts du noeud en extension pour mieux voir celui qui va où, le faire passer dans l’autre sens, jusqu’à ce que la ou les cordes soient désemmèlés (unravelled) de nouveau.

Une partie du phénomène de blocage vient du fait qu’un fil (corde, ficelle) ne paraît pas avoir beaucoup de propriétés à part celle d’être linéaire et tensile, en extension, mais dans un nœud son épaisseur, sa flexibilité assument de nouveau une importance critique. Ces propriétés sont bien physiques, dépendent bien de l’organisation de la matière physique et peuvent facilement se voir de l’oeil humain. Si je dis ceci, c’est pour rappeler qu’il y a les métaphores et il y a les phénomènes réels. La matière physique n’est pas juste une question de quantité, mais d’organisation, à toute échelle. Pour autant que je sache, la description d’un filet comme « une quantité de noeuds » manque de valeur explicative.

Des goulets d’étranglement

Il est étrange et signifiant, pour moi, que l’on peut noter, à partir de 2013, une montée de l’importance et un subtile changement du sens des mots « facile » et « confort ». Facile devient l’antonyme de compliqué, pas difficile. Le confort s’associe fortement avec la facilité. Ce duad est vu non seulement de manière positive, mais de plus en plus comme essentiel.

Mon hypothèse serait que la surcharge mentale et le manque d’autonomie de choix n’ont pas été les premières concernes des humains pendant la plupart de leur histoire sur terre, et ceci, pour une raison assez simple, la prise en charge de la plupart des problématiques était déjà déterminée par « le paysage », par nos interactions avec celui-ci.

Mon hypothèse est que les affres de la vie moderne sont arrivées à un pic où, comme des nœuds dans le flux informationnel, les problèmes qu’elles représentent sont à la fois vitales, iressolvables et sans fin - des « flux tendus ». On perd donc de l’autonomie et du contrôle, dans sa vie réelle. Le rétablissement de cette auto-détermination et cette « tranquilité » devient le but central. Le conflit essentiel est entre la priorité individuelle et celle du collectif. Les plus fortes associations d’individus sont celles qui ont comme but de favoriser l’autonomie individuelle de leurs membres.

Chacun décide – c’est l’axiome du marché libre, mais le « goulet d’étranglement » est devenu l’accès à l’hyperconsommation, plutôt que l’auto-déterminisme par le transport de son corps soi-même, en rélation avec d’autres corps, comme dans le cas du virus. L’information déterminante, par rapport à sa sécurité, sa liberté d’association est déterminée par l’accès à une panoplie de ressources, un paysage, un environnement, qui n’a que très peu de relationnement avec son pouvoir physique, sinon ses pouvoirs extensiles, apportés par des machines personnelles. Le prix d’entrée dans cette économie de choix devient de plus en plus élevé.

L’analyse spatio-temporel de cette économie est révélatrice, elle montre que c’est l’espace-temps qui s’est trouvé asujetti à des flux vectoriels qui ont de moins en moins de rapport avec les faits sur le terrain. Notre poursuite de la richesse qui nous achète l’autonomie devient elle-même la cause de notre déroute. Il faut peut-être mentionner que cette analyse démontre que l’essentiel, pour nous, reste le même, le cadre reste l’espace-temps, ce qui est recherché – la motivation, également.

Les instruments d’analyse que j’emploie sont familiers, touchant à plusieurs disciplines, la mathématique pure, l’urbanisme, le numérique, les sciences du vivant, la logistique, la physique, le physique, pour commencer. Mais ce cadre analytique permet d’expliquer dans une trame unique d’analyse le lien causal direct entre la crise écologique et la crise sociale. Les résultats sont directement mesurables – la manière d’occuper la terre des riches crée des espaces désoccupés, par les humains et par le vivant en général, ensemble. Ce n’est que lorsque l’analyse devient « vectorielle », traitant de l’espace en fonction des mouvements dans le temps, que le signal devient clair. La campagne, le silence. Les hectares de sol nu, pulverisé, occupé par des fines couches d’herbe, ou par des monocultures. Des réserves, des mégabassines, des lieux bâtis, tous en attente, … des riches. Pour qu’ils n’y fassent, … essentiellement rien, ou rien de bon.

Notre campagne est devenue celle-ci.

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dimanche 8 octobre 2023

Essais enfin du monde – carte de l’espace-temps

Memorandum : à usage strictement interne

étude : L’utilisation de l’Espace-Temps dans une petite ville de campagne-désert dans la ruralité industrielle française

Je vais la décrire, aux cartographes de la réaliser. Je m’excuse pour le mode constatationnaire de l’écrit, c’est plus court et plus clair comme ça. C’est juste un effet de style pragmatique pour l’écrivain, pas pour le lecteur, qui peut le trouver exaspérant, sans doute. Certaines fautes cardinales ont été commises pour intimer que c’est peut-être une IA malajustée qui l’a écrit. A vous de juger, si vous voulez bien.

La carte principale consiste en une série de cercles de taille, remplissage et couleurs divergeants, parfois superposées et représentant l’occupation réelle humaine des lieux, tout lieu, en fonction des critères de temps d’occupation, profile des occupants, et ainsi de suite. Un bureau ne sera utilisé que pendant la journée ouvrable, par exemple. Un accueil de nuit ne sera ouvert qu’à l’hébergement du titulaire – autre exemple. La catégorie socio-économique des occupants de l’espace burotique sera celle de fonctionnaire moyen, etc. Le bureau aura un taux d’occupation de 20 % du tout-temps, disons, dans le meilleur des cas. Une salle de fêtes aura, typiquement, un taux d’occupation de proche de Zéro, même quand on rajoute le co-efficient Karaoke, ou, encore plus impressionant, Bingo.

On pourrait toujours diviser le temps d’une journée en diurne et nocturne, suivant l’hypothèse que même un super-riche, endormi, n’a pas besoin de plus de place que celle qu’il occupe allongé pendant la durée de son sommeil. Cela pourrait donner des résultats plus productifs et réalistiques de l’espace occupé par rapport aux besoins. Je pense aux masures des paysans, à l’ancienne, qui ne s’utilisaient que pour dormir, puisque on était toute la journée dehors. Qui est dehors ? – autre question potentiellement fructueuse. Faut pas juger la qualité de ces habitats d’antan par les mêmes critères que celleux d’un?e troglodyte moderne nocturne, comme nous le sommes toustes devenu/es. A intégrer au calcul.

Un café spécialisé « habitués » et ouvert sans pause, lui, aura un taux d’occupation plutôt respectable, de l’ordre de 50 %. Il y a intérêt à faire figurer le nombre d’occupants à une période donnée et donc la densité d’occupation sera représentée aussi, je ne sais pas exactement comment. La taille du cercle réprésentatif augmentera ou diminuera, comme sur n’importe quelle carte pulsante qui tente de représenter la taille rélative des métropoles au niveau mondial, par exemple.

N’oublions pas que chaque carte est orientée autour d’un but défini, mais que chaque carte dépend aussi des données collatées et disponibles. Le census national, par exemple, à part le fait qu’il est presque toujours surannée, d’autant plus en période de fort changement climatique (fuites des réfugiés, catastrophes naturelles, etc.) fait que le taux d’occupation, ou de résidence, ou de domiciliation créent la vision de qui est chez soi, à la campagne – la population rurale supposée. La carte que je propose montrera que ces mesures sont caduques, parce qu’elles ne réflètent aucunement la réalité de cette occupation. C’est important, les revenus disponibles pour desservir les communautés de communes dépendent de ces chiffres qui sont susceptibles d’être manipulés, dans un sens ou un autre.

Et puis viennent les co-efficients. On peut correler la richesse – le revenu par exemple, des occupants de l’espace-temps de la petite ville. On verra que les bars centraux sont peuplés de personnes rélativements opulents, par exemple, et que les demeures de ces derniers auront un taux d’occupation de presque zéro, puisque quand ils ne sont pas au café, ils occupent plus l’espace-temps de leurs voitures, leurs voisins, lieux de travail et lieux de visite que leurs domiciles devenus assez théoriques, finalement. Même à domicile, au travail et en véhicule, ils ne sont pas strictement là, ils sont au monde connecté. Là, c’est simple, on a un coéfficient « heures sur écran ».

Leurs véhicules leur permettent de visiter, toujours plus vite, plus loin – ces véhicules divers faisant, eux aussi, partie des occupations d’espace-temps représentées sur la carte. L’espace d’une voiture est relativement petite, elle en dispose, pourtant, d’énormément d’espace, sur ses trajectoires. Et en fait, cet espace occupé non-occupé, la chaussée, est maintenue vide pour qu’elle passe, ce n’est pas rien. Une route a une largeur et une lisière, c’est plus un ruban qu’une ligne, quelle est sa dimension latérale ? Quelle allocation donner à l’occupation de cet espace-temps linéaire rubanesque, sur une graphique ? La grande majorité du temps, la chaussée, c’est de l’espace mort, dédié à pratiquement un seul type d’usage, le passage voituresque, parfois qu’une ou deux fois par jour. Comment interpreter cela, sur une carte ? Est-ce que le vide de cet espace l’occupe, comme le vide d’un parc régional naturel s’occupe de rien, sauf ses gîtes désoccupés ? Comment justifier la construction de quelques kilomètres d’autoroute pour l’usage de quelques voitures ? N’y-a-t-il pas la possibilité que la vraie utilisation de cet espace, c’est de fournir un prétexte pour augmenter la consommation, côté production, prétexte récréation, à la marge : transport ?

Les routes rurales auront donc en général une occupation proche de zéro aussi. La corrélation de richesse et d’occupation en révèlera, des choses. L’espace-temps du désert rural, il transparaîtra, est « occupé », très largement, par des habitants qui ne sont pas là. Curieux. Ils occupent sans occuper. Où sont-ils ? Peut-on les représenter comme des étoiles filantes, un peu partout à la fois, au hasard ?

N’est-ce pas qu’une zone inoccupée présente moins de problématiques par rapport à la liberté d’action estatale et privée qu’une zone saturée de gens ? Y-a-t-il lieu pour la création d’une carte de liberté relative, rélative à l’occupation d’espace-temps localisé dans un lieu donné, pour discerner bien le profile socio-économique des populations qui en bénéficient le plus de cette liberté ? Comme cela on peut s’attaquer à la question sensible d’autonomie de choix. Qui a vraiment le choix ?

Une étude rapprochée indiquera que le riches réussissent à relever le défi, malgré cette abondance de moyens, de l’occupation la plus dense de petits espaces dans les grands espaces qui leur sont disponibles, pour établir l’encadrement social qui leur permet d’appliquer un rapport de force, des points de condensation soudaine comme dans le Blitzkrieg. Pour cela qu’ils ont l’impression de l’insupportabilité de la foule pressante, alors que les pauvres ont l’impression inverse, d’être dans un monde de non-sollicitation de leurs dons. Ce sont des mondes parallèles, où les pauvres vivent « chez » les riches, « grâce » à leur générosité, en se taisant, pour ne pas gèner. Qui vit chez qui, comment cela se définit ?

Là où il y a le moins de taux d’occupation, mesuré sur l’axe de l’espace-temps, ils y seront, groupés, les riches, mais seulement de temps en temps. Leur boulot principal ? De construire de plus en plus d’endroits d’espace-temps, magnifiquement approvisionnés en tout ce qu’il faut, ateliers, fablabs, bicycleries, cafétières, chaises, tables, ... qui restent résolument vides la plupart du temps, mais qui témoignent, passivement, de l’influx de riches, venant coïncider sporadiquement de nulle part en « locale », par la magie des téléphones portables et des transports inter-city. Là il y a plein de liens improbables qui se visibiliseront s’ils sont représentés sur la carte.

La sporadicité des mouvements des riches est nécessaire d’abord pour aligner les forces. Les pauvres sont obligé de les chasser à ce moment-là. Un bon indice de ce phénomène pourrait être de calculer qui attend pour combien de temps une visite urgente chez le dentiste, et à combien de kilomètres de chez lui? L’arrhythmicité des actes présentielles des riches se fait aussi parce que, sinon, on risquerait de voir des noyaux durs d’occupation, de libre association et de communication entre pauvres, sapant le pouvoir rélatif qui définit et établit le riche en selle.

La dépériodisation ou dérégulation est donc une autre facette de cette trame de pouvoir nécessaire pour la protection et le renforcement du pouvoir des riches – et leurs attendants, moyennant la précarisation et la dérégularisation des activités en commun en général, pour les rendre ponctuelles et ciblées. On peut aussi appeler ce phénomène l’événémentialisation progressive de toute rencontre.

Un exemple de ce phénomène en marche que j’ai vu récemment est l’affichage des horaires de permanence régulière d’une association sur la porte de leur nouveau lieu d’accueil, extensif et luxurieux, suivi de cinq jours de non-apparence et de fermeture du dit lieu d’accueil pendant ces horaires. Explication/décodage : événementiel/ciblage. Les membres de l’association sont allés chaque jour en visite, ailleurs, sans signaler que ce ne serait pas ouvert.

Les seuls lieux sur lesquels on peut compter pour en tenir à la regularité de leurs horaires, ce sont des magasins pour lesquels la présence d’un clientèle localisé est essentiel, sinon ils ferment. Je ne sais pas comment on pourrait représenter cela cartographiquement, peut-être en établissant les lieux où les horaires de permanence sont mis en valeur, correlées avec la réalité des lignes de force. Le problème serait qu’il est probable que les lieux d’ouverture stable, les lieux « fréquentables », n’auront même pas d’horaires affichés et ne seront que difficilement identifiables. C’est la première loi de l’information : si vous voulez la vérité, ne demandez jamais au bureau qui en est responsable de vous en informer. Allez plutôt demander dans le bureau d'à côté.

Une cartographie qui permet de réfléchir à ce phénomène, croissant, il me semble, serait également facile à représenter, partiellement, moyennant la carte générale de l’occupation de l’espace-temps. Il reste clair qu’un désert rural est la production d’une population riche, qui a l’objectif de le rendre encore plus désertique, tout en assurant le maximum de services réservés à leur seule utilisation, ou munificence d’affichage. La distance parcourue pour obtenir une corbeille de services est donc un indicateur du profile plutonique d’un lieu donné.

Les riches forment des nœuds, des concentrations sporadiques, dans les principaux et plus vastes espaces, mais, physiquement, ils provoquent des clusters, des files d’attente, des embouteillages, là où ils affluent, un peu comme le faisaient les cours ambulants des monarques itinérants du temps passé, les Macrons du présent, ou n’importe quel événement programmé pour les riches, qui crée vite des goulets d’étranglement (des embouteillages) presque insupérables. Ceci s’applique indifféremment aux raves, aux festivals en tout genre et aux actions militantes des Soulèvements de la Terre ou de la CGT. Le dénominateur commun est qu’ils sont tous plus riches que les vrais pauvres, sinon il n’y aurait pas embouteillage.

Comme je l’ai dit, le reste du temps, la vacuïté de ces lieux est assurée par des cadenas, des clés, des patrouilles, des équipes de sécurité et de surveillance numérique. Le plus simple, c’est que rien ne bouge, donc, personne. Cela évite de regarder des heures et des heures de vidéo. Les humains, à ces moments-là – de « temps mort », sont vus comme des encombrants – des risques sécuritaires – puisqu’ils réquièrent toute une complexité très cher payée d’organisation et ils ne contribuent rien à l’organigramme de la possession contrôleuse qui maintient la structure à flot. Les horaires erratiques et imprédisibles aident dans ce désencombrement, là où les clés accessibles aux seuls adhérents cessent de fonctionner comme force dissuasive, mais la clé et sa possession, ou la combinaison, est en général décisive. Une étude de géographie rurale comparative pourrait établir la fréquence de cadenas par kilomètre carré, factorisée par la densité de population de chaque endroit surfacique.

Ces mosaïques d’espace-temps, reliées par des couloirs de flux, les routes, également inoccupées et d’autant plus que les voitures roulent plus vite, paraissent avoir un seul but, celui d’en exclure la plupart des habitants ou non-habitants, présents ou potentiellement présents. Non sans raison, les véritables habitants ruraux voient ça plutôt de mauvais œil, mais ce problème est en grande partie résolu, de manière pratique et convaincant. Ils n’y sont plus. On peut parler d’auto-nettoyage éthnique. Typiquement, ils se trouvent en péri-urbain, ayant revendu ou loué profitablement leurs maisons à des néo-ruraux citadins (résidences secondaires). La vaste majorité de l’espace-temps campagnard est géré par des flux tendus de gens pressés, qui n’ont pas le temps d’occuper les espaces qu’ils ont prévus pour le cas où. C'est pour cela, d'ailleurs, que les ruines cadastrées sont bien vues - cela représente l'idéal, des endroits de consommation de l'espace-temps à la retraite, pleins de latence.

L’exercise paraît être de créer le maximum de brassage, mesuré en distance parcourue et énergie dépensée par kilomètre de déplacement, pour réaliser le minimum de résultats en termes d’occupation productive efficiente. Ou, si l’on veut le voir d’une autre manière, de produire énormément de latence, de points de chute, de sécurité éventuelle, en prévoyant toutes les possibles usages qui ne sont presque jamais, en réalité, réalisés.

Pendant quelques années cette révelation m’est venue croissante, devenue patente pendant les années de ségrégation et de confinement covides. A ce moment-là, les mots présentiel, distanciel, physico-socialisation, viséo-conference, virtuel, ont vraiment pris leur essor. Il est devenu une nécessité de créer un vocabulaire pour décrire des phénomènes bien manifestes.

Il n’y avait plus personne dans les salles prévues pour leur congrégation, une sorte de silence embarrassé les a remplacé.

où … comment créer un désert rural …

Pour rejoindre les deux bouts, donc, de cette pensée analytique, la richesse et le statut social se sont combinés pour présenter un signal fort. L’espace-temps de la libre-association et de la voie publique, dans son accessibilité, sera dorénavant clos à la plupart des habitants de la terre, et ceci, par un étroit contrôle de leurs mouvements. Dans ce monde, en pauvre, on sera obligé de se déclarer sédentaire, raison : inclusion (insertion) sociale, tandis que le droit de bouger ne s’accorde qu’à ceux qui se sont déjà déserrés (accès aux clés). Eux, devenus maîtres de l’espace-temps et de la congrégation, ne seront pas là où ils « sont », mais accessibles exclusivement à ceux auxquels ils accordent le droit de la congrégation. Malin.

La croissance du pouvoir des associations, elle, est réservée à l’usage des « adhérents » (bénévoles, bénéficiaires). Visiblement, les bénéficiaires ne sont là, quand ils sont là – les horaires autorisés de présence sont strictement minimales – que pour justifier les frais énormes de leurs gérants, subventionnés par le gouvernement. Les « responsables » (salariés) se donnent très largement le temps pour l’entre-soi, par contre, restreignant les activités du groupe « clientèle » (patientèle) à des « one-on-one » (accompagnements).

Et tout cela se révèle dans une carte bien ficellée de l’occupation de l’espace-temps, de manière vectorielle, comme pour n’importe quel processus de prédation sociale. Notons que cela a toujours été le cas, on dit depuis l’aube du temps mais moi je dirais plutôt depuis l’avènement de la civilisation, ou de la sédentarisation, qui permettent de moduler ou museler la libre-association.

Civilisation, sédentarisation, colonialisation, c’est un peu la même chose, du point de vue moderniste. Peut-être cela a toujours existé, au moins en embryon ? Les riches, eux, sont autorisés à bouger, les pauvres, cloués sur place. Les pauvres n’ont l’autorité de la bougeotte que dans la retenue et au service des riches, c’est même la seule source de salut, pour eux. Longtemps j’ai été puzzlé par ces incronguïtés apparentes. Pourquoi un riche qui n’est jamais là s’acharne-t-il autant à prétendre qu’il est de souche, et cela depuis toujours ?

Ce qui a changé, entretemps, c’est l’automisation (atomisation, fragmentation), dite de la révolution numérique, dirons : la révolution des riches, de l’accaparemment chaque fois plus grand de l’espace-temps.

Ce qui a changé, d’ici en amont, est le grand remplacement, de fonctions humaines par celles des machines, qui rélève la question : pour qui et pour quand ? La réponse est clair : pour les riches, toujours !

Ce qui a changé, dorénavant, c’est l’emploi de l’espace-temps. La principale tâche étant de strier le terrain pour s’assurer de sa non-occupation. Il n’y a rien à y faire ! Même un état entier peut être mis hors courant à l’instant même (Gaza Strip, maintenant). La productivité humaine, mesurée objectivement, a cessé d’exister, celle de ses machines a augmenté en proportion, jusqu’à ce qu’il vire dans une autre dimension. La gestion des ressources veut dire leur immobilisation (sauf en cas d’usage de riche possédant). Et on se demande pourquoi tout ça à l’air de nous rendre malades, nous qui n’avons plus de fonction ?!

Entreprise sociale de l’occupation de l’espace-temps

L’idée est relativement simple : je propose d’être payé pour mon occupation de l’espace-temps des lieux prévus à cet effet, mais qui seraient sinon fermés et non-accessibles (la plupart du temps) aux populations desservies (théoriquement). Mon paiement, ce serait mon occupation, ma récupération de l’espace-temps, ma permanence permettant à d’autres la co-utilisation de l’espace (grégarienisme). Cette tentative d’entreprise socialement utile permettrait au moins de faire une sorte de sondage des raisons affichées pour refuser mes services.

Il y a similitude de cette attitude avec le concept du voyage lent, le ralentissement du temps augmente l’occupation de l’espace par des êtres sentients et ainsi les possibilités d’interaction non-léthale avec des créatures qui ne bougent pas à la vitesse de la lumière (ou de la voiture). L’affaire est relativement solide en termes de computation. Cela donne des co-efficients d’efficacité de l’occupation de l’espace-temps, vectoriellement parlant. L’idée est de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Le mouvement, l’occupation, l’association ont tous leurs rôles, calculables de surcroît, mais ne sont plus des simples quantités, sinon des produits factoriels des relations entre plusieurs. La mesure indexe étant toujours le niveau d’occupation de l’espace-temps (en "corps humains").

Celui qui dit relation dit auto-organisation. Celui qui dit auto-organisation dit organisation toute courte. L’organisation des relations la plus efficace se fait par les organismes eux-mêmes dans les plus compacts coordinations spatio-temporelles réalisables, minimisant l’utilisation nécessaire de ressources énergetiques. Il y a donc urgence à appréhender que la capacité d’allumer ou éteindre un pays entier, avec un seul bouton, est un critère d’excellence organisationnelle qui se fourvoie. L’idéal organisatif, entropiquement, serait que l’individu avec son doigt sur le bouton rouge serait entièrement impuissant, les événements passant à de toutes autres échelles et par de tous autres détours et machinations.

Propriété

Nous avons eu, longtemps, l’habitude de voir l’occupation de l’espace en termes de sa productivité. Les fiefs des seigneurs cumulés, cadastrés, équivalaient à telle quantité de blé, de bois, de richesse. C’est d’ailleurs du capital qu’on parle, à l’origine.

Mais une chose quéruleuse s’est passée, entretemps. La marque du riche est devenue sa capacité d’« occuper » l’espace – le terme est abusif du sens – pour ne rien y faire. Ou bien, pour y faire quelque chose de temps en temps, sporadiquement, de nouveau. On ne sait jamais quand viendra l’homme, avec son tracteur, sa girobroyeuse, sa chevrotine son chien, on sait juste que c’est une mauvaise nouvelle – tout doit disparaître, comme dans les soldes.

Sa solde, en effet, c’est la valeur de son bien, cash – ou bien « plastique », c’est une valeur plastique, un art plastique, la conversion de biens en stipends (paie).

Tout cela pour dire que si l’objectif premier de cette affaire, la propriété, était productif, elle est devenue maintenant purement relative, elle ne peut plus rien produire, en termes physiques, et tant mieux, elle fait fonctionne de pouvoir, cet avoir, et rien de plus. Elle est virtuelle – et sa physicité aussi. C’est ce qu’on appelle la dématérialisation, mais où est partie toute cette matière ? Elle a toute l’apparence de s’être vaporisée. Si la richesse, c’est le sol, nous vivons une époque ou l’atmosphère et les fonds des océans prennent tout, ne nous laissant rien. A quoi bon, donc, la propriété ? C’est peut-être pour cela que l’axe de mouvement de la civilisation est correlé à l’existence, purement notionnelle, de la propriété – et ensuite l’accès à la propriété, notionnellement pré-occupée.

On se prépare pour le pire, le moment où la propriété peut de nouveau valoir quelque chose, en termes de production concrète (VER - valeur écologique rajoutée).

Vous pouvez me faire l’observation, avec une part de raison sans doute, que la propriété, de quelque type qu’elle soit, mais surtout du type « rapport de force » et non pas usager, vaut déjà notre alimentation, mais dans ce cas, pourquoi est-ce que cette propriété vaut si peu, dans les pays où elle vaut encore quelque chose, les pays pauvres ? Par rapport aux pays riches, par mêtre carré, elle ne vaut rien du tout. Elle vaut d’être conquise, et "mise en valeur".

Il est légitime, donc, de dire que la valeur est purement rélative, elle ne fait que symboliser le rapport de force que l’on tente de créer entre êtres humains, y inclus l’entretien de peu de valeur où la plupart de la valeur est produite, et beaucoup de valeur là où le moins de valeur est réellement produite, y inclus tous les moyens matériels non-humains qu’on a trouvé, principalement les machines, pour que ce soit ainsi, les industries tertiaires, les armements, la securité, qui renforcent ces valeurs tordues, puisque qui mange le pétrole, le petrole qui fait 70 % pour cent de notre production, mais qui le mange, vraiment ? C’est dégueulasse, vous avez essayé ? C’est l’un des principes favoris des écolos, de dire qu’on peut vivre du prana, tellement peu qu’ils nous faut pour vivre, tandis que pour un capitaliste pure souche, le monde entier ne suffit plus pour produire le « nécessaire » (confort, facilité, réalisme).

Cette multiplication de moyens qui ne servent strictement à rien, moins deux et comptants, qui nous amène gracieusement vers la chute libre pour l’éternité écourtée. Disons que l’efficience énergétique est devenue contre-productive, dans l’économie de la production-consommation, puisque ce qui n’est pas produite ne peut pas être consommée, et ce qui ne se consomme pas n’a pas de raison d’être produite. Bien entendu que la production, dans ce cas, c’est la production de survalue, d’intérêts et de l’or, le reste est immatériel.

Plus le riche produit donc, à sa façon, plus il a de pouvoir, même s’il n’a pouvoir sur rien de tangible, de telle manière que sa production est devenue, peu à peu, purement sociale (=anti-sociable).

En cela il ne divague pas du principe de l’organisation de la matière, qui trouve sa meilleure expression dans le concept « jardin ». Il ne faut pas oublier que l’inception de l’humanité, version civilisée, a eu lieu … dans un jardin, selon les rapportages de l’époque.

Dans un jardin, au contraire de l’agriculture, le but est de faire qu’il se fasse le maximum, sans presque rien faire soi-même, idéalement. Cela paraît conra-intuitif. N’est-ce pas que le jardinage, c’est du boulot, du boulot physique, en contact avec la terre, et que les justes récompenses de cette labour, ce sont les fruits de cette terre, cette terre « cultivée » ?

Absolument pas. Le meilleur jardinier, c’est celui qui investit la plupart de son temps à observer (surveillance), assis sur un banc, un talus ou au milieu de sa parcelle, à mâcher sa paille et regarder le temps passer. Il observe une limace, en train de dévorer ses jeunes pousses, il la chope et il la jette, et en ceci il ne fait ni plus ni moins que le capitaliste qui surveille son royaume pour repousser tout intrant.

Il enlève les mauvaises herbes pour laisser prospérer les bonnes, bonnes pour lui, mais par des circuits parfois très indirects. En fait, il fait un travail surtout intellectuel, plus il a de connaissance des espèces et de leurs interactions, moins il aura de travail à faire lui-même. Il lui suffira de leur assurer leur place et de la nier au nuisibles. S’il fait encore mieux son travail, les plantes auront déjà trouvé leur place, il n’aura même pas à les planter. Pour cela aussi que tout ce qui se fait dans le jardin peut être réduit à un processus de tri : favoriser, défavoriser, mettre à l’ombre, au soleil, protéger du givre, exposer aux éléments, déssècher, réhumidifier, mais finalement, si le dessein est bon, cela se fait « tout seul », c’est-à-dire, le vrai travail n’est fait que par ceux qui ne le considèrent pas un travail, est qui consiste en …

S’entrebouffer

Vous n’allez pas me dire que manger, c’est un travail, quand même ? Cependant, notre devoir citoyen paraît de plus en plus être « consommer ». Il est vu comme déloyal de ne pas consommer, dans une économie de pays riche. On demande les moyens. On nous subventionne. Le vrai travail d’une vache est de ruminer, ne l’oublions pas. Mangeons les fruits du jardin, nous aussi, c'est un ordre.

Dans un jardin, donc, le travail n’est pas le travail, la loi du moindre effort domine et sans manger, il ne se produira rien – un peu comme dans le désert rural français. Les pauvres agriculteurs prennent le contre-pied et vivent des vies d’enfer, entourés de machines et d’insalubriété industrielle, sans jamais sortir de leurs machinosphère, dans des paradis terrestres qu’ils n’ont pas le temps, ni l’espace d’apprécier. Ce sont des travailleurs, et par tous les comptes rendus, des travailleurs malheureux. Le travail qu’ils exécutent est un vrai travail – c’est de la torture, ce qui explique, sans doute, qu’ils en veulent terriblement aux fainéants, ceux qui mangent sans travailler et avec plaisir. Eux, leur boulot, c’est de détruire la terre, ils ne peuvent même pas s’aimer, pour cela, ce qu’ils aiment, c’est donc le masochisme et la souffrance productive – le travail.

Comme cela a été dit, l’agriculture est un cas social rural à part et n’a rien à voir avec le jardinage – les buts ne sont pas les mêmes. En tous cas, c’est une analyse plutôt historique qui est faite ici. Les agriculteurs ne font plus partie, sauf en nombre infime, du paysage fonctionnel rural – ils sont déjà disparus, comme les hobbits et homo florensis. Bientôt, si les choses continuent comme ça, les machines les remplaceront entièrement, dans un travail duquel on demande à quoi ça sert ?

Par exemple, en Ariège, il suffit d’un seul opératif humain, qui passe la plupart de son temps en voiture, pour desservir plusieurs carrières. En Lozère, j’ai moi-même vu un ouvrier arriver dans une entreprise Lafarge, au petit matin, pour accomplir un seul geste. Il a appuyé sur un bouton et l’usine entière s’est mise en marche. Et oui, cette opération a bien des parallèles dans la technique « jardin ». Les carrières « mangent » le paysage, tout le paysage, si on les laisse faire. Coïncidence ? Par contre, les machines agricoles, plus proche philologiquement des valeurs du jardinage, ne font que l’aplanir, avant de procéder à l’élimination de toute végétation et de toute vie. Ceci donne un mauvais exemple aux jardiniers susceptibles.

Les écologistes qui aiment bien regarder ce paysage sans y toucher (ce sont principalement des « hors sols ») sont très agités, qu’est-ce qu’ils feront s’il n’est plus là ? C’est vrai que les grosses machines des carrières mangent déjà beaucoup de paysages. Mais je pense que ces écolos voient le monde à l’envers. C’est parce qu’eux, ils prennent tous des voitures pour aller regarder le paysage que le paysage disparaît. Aller voir, il faut qu’ils arrêtent ça, déjà. Je suis sûr que c’est l’argument que déployera, sans hésitation, le seul carriériste restant en Ariège. Son sale boulot, s’il ne le faisait pas, quelqu’un d’autre le ferait, et en tous cas, ce n’est pas de sa faute si la demande est là.

L’individualisation des responsabilités et leur démarcation est une étape importante dans l’étayage d’une philosophie d’exculpation et résignation individuelles (l’écologie profonde). Dans un monde industriel, cette stratégie d’irresponsabilisation, des fins du mois, est presque obligatoire, sinon rien ne va. On la voit partout, cette philosophie décrite et analysée par Anna Rhendt, notamment, dans les camps de concentration, dans les hiérarchies gérantes, à chaque échelon de la société. « J’ai juste fait mon boulot », comme une machine.

Ben, maintenant, c’en est, une machine. Qui le fait ? Il est un peu normal qu’on ne sait plus qui fait quoi, ni pourquoi. Ca se fait pas, ou plus, en général. Des mitraillettes qui se tirent dessus toutes seules, des tronçonneuses qui tronçonnent, des voitures électriques qui se transportent, des conteneurs qui se transportent et qui se rangent, la terre est devenue un énorme jardin (parking lot - lots of parking) pour que les machines se mangent pour nous. Bien sûr que ça ne marche pas, mais c’est ainsi conçu. En réalité, ça marche, mais pas pour nous. Les machines ne s’entre-mangent pas – c’était l’erreur délibérée dans la phrase précédente – ils nous mangent. Le pouvoir vertical humain se coupe l’herbe sous ses pieds, scie-mment, parce qu’il est fait pour cela et il ne sait pas faire autrement.

Je pense que les gens pensent qu’il est incroyable d’avoir une vision si négative, si dépréciative, du monde dans lequel nous vivons, mais dans mon jardin, tout allait bien, jusqu’à ce qu’on vînt briser l’ensemble, le collectif, dans son entièreté, pour m’atteindre à moi, pour établir la « propriété » en le rasant.

C’était le positif, qui me remplissait de joie. Je pense positif, le négatif que je décris est un effort de description à but de l’évitement des crimes contre la terre comme des crimes contre l’humanité – il est important de se ressentir ensemble. J’espère convaincre, en montrant d’un côté comment ça marche, en mourant, de l’autre comment ça marche bien, en vivant. Qu’on me dise que je ne suis pas pro-négatif, je le veux bien, j’en suis flatté, même, de la reconnaissance.

Qu’on me dise qu’on voit le vert plutôt à moitié plein, je crie : « aux armes ! » Quel vert ? Celui des riches ? Quelle terre, celle des pauvres ? Si je tente de migrer chez les riches, ils n’en veulent pas de moi. Si je retourne à la terre, je suis mort. Quel verre à moitié plein ? Quelle terre ? On me la mange sans que j’en mange, comment puis-j’en être content ? Ma terre, elle n’est pas à moi, elle n'est pas là.

Pauvres et Riches

Quand je dis « riches », ou « pauvres », il faut reconnaître que je ne suis pas du tout content de cette terminologie et encore moins de mon usage des concepts. Par exemple, tout-à-l’heure, j’ai du inventer un lien : « les dépendants des riches », un autre « la retenue des riches », pour accommoder le fait qu’il y a des gens attachés aux riches, d’une manière ou autre, susceptibles de soutenir les valeurs des riches et qui, si l’on votait, feraient le poids électoral qui faisaient gagner les pro-riches dans les élections. Qui ne sont pas, eux-mêmes, riches, j’ai hâte de rajouter, s’il y avait un doute - juste coincés.

Les riches eux-mêmes, étant par définition numériquement inférieurs aux pauvres et ceci d’autant moins qu’ils sont plus riches, ne font même pas le poids, aux élections, pour gagner, et peuvent même voter contre leur camp, pour des questions de conviction plutôt que d’intérêt. Il arrive qu’un riche, il ne s’aime pas, parce qu’il est riche, c’est même assez fréquent et je le comprends. Ce qui peut expliquer qu’une bonne partie de leur richesse est investie dans le dupage des pauvres et les pauvres riches pour qu’ils votent contre leurs propres intérêts. Si les pauvres ne sont pas dupes, il y a toujours la menace.

Pour les pays riches – les pays dits riches, c’est à peu près le même scénario vis-à-vis les pays pauvres. Les populations civiles (c’est un peu comme une guerre en continu), le peuple, quoi, des pays riches sont plus ou moins clients de la richesse de leurs pays – des dépendants, assistés, même si la plupart de l’assistance sociale est réservée au classes médianes, encore des riches. Pour prendre la mesure de ce phénomène, je dirai au hasard que la probabilité qu’une population migrante des pays pauvres vote en faveur de politiques qui favorisent les pauvres est proche de zéro, ils voteront pour la richesse, yeux rivés vivement vers le haut. En ceci, ils ne feront ni plus ni moins que ce qu’ils ont fait ou feraient dans leurs pays d’origine, étant donné qu’ils viennent, majoritairement, des élites et oligarchies de ces pays, pour lesquels il y a toujours plus haut, plus loin. Et oui, ces effets se passent à plusieurs échelles fractales à la fois, et de manière souvent interconnectée.

On pourrait dire qu’ils sont plus conservateurs, en général, que la population hôte. Que la gauche est soutenue, aujourd’hui, plus par des personnes d’origine socio-éducative haute que basse, par rapport à la droite. Que c’est dorénavant l’extrème-droite qui reçoit le vote populaire, ouvrier et immigré intégral.

Et qui peut donner tort à tous ces gens ? Ce qu’ils font est assez logique. Les jardiniers de la politique, les Ellen Musks, Présidents Poutines, etc., essaient d’exacerber ces tendances, en enflammant de nouveaux fronts, anti-intellectuel, anti-pacifiste, anti-faible, anti-groupes minoritaires, pour bien pourrir la situation et pour éviter la création de foyers humanisto-idéologiques qui pourraient leur faire face. Ils jardinent industriellement, bien sûr, avec tous les nouveaux gadgets, en sillonant régulièrement les vastes champs de désaccord pourque aucune mauvaise herbe de décence humaine ne puisse jamais prendre racine.

Il doit y avoir des analyses beaucoup plus fines, sociologiquement, que celle que je viens de faire, mais attention, la sociologie industrielle n’est pas fine, elle broie tout, indifféremment. Comme tout procédé industriel, la complexité non-ordonné (par soi) est perçue comme une menace, broyée et réconstituée, pour que l'on puisse en être sûr que « ça marche ». « Ça », c’est le processus qu’on a prévu, n’importe lequel, c’est la confiance dans sa capacité de nuisance qui compte, à ce stade-là. La meilleure manière de prédire l’avenir est de l’exécuter, d'après tout, selon la mentalité industrielle. C’est pour cela que dans une situation d’emprise industrielle, la disruption des plans viendra toujours d’un cumul de marginaux – de « non-prises en compte » qui s’accumulent aux bords du champs de bataille. Il est rélativement facile de déstabiliser un processus industriel, c’est pour cela que la plupart de l’effort industriel est dédié à éliminer la capacité d’auto-organisation de ces marges, pour prevenir, justement.

La campagne est vaste. Elle est difficilement contrôlable. La meilleure solution industrielle à ce potentielle menace est de la coloniser avec des pro-industriels qui défendront les intérêts des riches, qui ne sont qu’infréquemment là, qui défendent ce qu’ils imaginent être leurs propres intérêts – leur propriété. Les diasporas, ce sont les coloniaux, habituellement bien plus socialement conservateurs que ceux qui sont restés dans le pays d’origine. Et tous ces gens, pour les encapsuler, on utilise la rubrique « hors sol », dans le contexte industrio-numérique actuel.

Ou bien les riches et leurs dépendants, même s’ils sont en réalité pauvres. Ils restent les dépendants des riches.

Peut-être la menace idéologique la plus profonde à ces intérêts très marqués, c’est la menace d’une politique stable « pro-pauvre ». Il faut cependant établir le sens précis de cette expression, même si le sens est sans nuance et bien exacte dans la phrase donnée. Une politique pro-pauvre est une politique qui favorise la pauvreté, pas une politique qui rend les pauvres plus riches. Il détruit le pouvoir des riches, jusqu’au point où il n’y a plus aucun intérêt social ou économique à être riche.

A ce moment-là, certains esprits bien avisés diront « Aah ! Là je sens des propositions bien révolutionnaires ! » Le pape François, le Saint François et Jésus lui-même n’ont pourtant pas cessé de promulguer la doctrine qu’il est plus difficile pour un homme riche de passer au paradis que pour un chameau de passer par le chas d’une aiguille. Si c’est révolutionnaire, cela ne date pas d’hier.

La héresie moderne est en effet de suggérer que tout le monde n’a pas son prix. La tâche des tortureurs de Big Brother en 1984 était, après tout, de trouver le cauchemar individuel qu’ils allaient administrer sur chaque détenu, pour le faire parler, pour le soumettre.

Renoncer à la richesse, c’est renoncer à son prix d’achat, se rendre insoumissible, se refuser au rapport de force. Est-ce vraiment si révolutionnaire que cela ? Et pourquoi est-ce que cela provoque autant d’hostilité chez les friands de la liberté ?

A cette dernière question rhétorique il y a une réponse rhétorique. C’est un chemin envers la liberté qui menace le leur. Un pauvre, selon cette doctrine, est quelqu’un qui manque la capacité d’être riche. Il est moins performant et moins apte à la survie. Il est limite fardeau, il ne porte pas son propre poids, il est probablement parasitaire, sur les efforts, capacités et performances des bons bosseurs. Il est bon à rien – il vous sort le pain de la bouche. Il est contre le progrès, l’inventivité, le développement, tant personnel que civilisationnel. Il vit dans sa crasse, étant trop fainéant, même, pour se dépasser, ou se respecter. Un pauvre, en somme, n’a même pas lieu d’être là, là ou un riche, dans son plein droit, occupe la place qu’il a gagné de par ses talents, son courage et sa perserverance.

Comme vous pouvez le constater, cette doctrine est non seulement parlante, étincelante d’expressions et d’idées reçues qui nous sont toutes familières, mais elle a même l’air de contenir des notes de vérité. On peut tolérer les pauvres, mais seulement jusqu’à un certain point. Ce point est celui où ils nous menacent dans notre richesse - et notre aspirtion à la richesse, qu'ils traînent dans la boue.

La tâche intellectuelle et idéologique d’honorer la pauvresse est donc difficilement lançable. Cette difficulté naît d'une confusion entre deux états différents. La pauvreté digne et solidaire / la pauvreté précaire et involontaire. Excusez-moi la pauvreté de mon élocution, je ne suis pas intellectuellement équipé pour m’exprimer mieux que ça. La déterioration de mon état mental se démontre par l’appauvrissement de mon expression. Mes ressources sont maigres. Pour démontrer jusqu'à quel point la stigmatisation de la pauvreté est imbriquée dans notre langue de tous les jours.

On dit que personne ne veut vraiment être pauvre, en ciblant la deuxième catégorie, la pauvreté involontaire, chemin faisant, la servitude volontaire. On fait l’amalgame des deux, en disant que sans capital, sans réserves, on manque de résilience (pensée survivaliste). On remarque que la pauvreté est dans la tête, comme si on était personnellement responsable pour son état pitoyable, qu’on peut être riche tout en étant pauvre et l’inverse, que cela dépend de la définition de ce qu’est un pauvre. Son héritage.

À une époque où le statut des machines, par rapport aux humains, est si fort, l'humain tout seul sans avoirs, sans biens, a moins de statut que celui qui est accompagné, par un véhicule, par un portable. Avant, ses accompagnants, c'étaient des hommes, des femmes, des bêtes.

Qu’est-ce qui se passe si la pyramide socio-économique s’aplanit, si la différence riche-pauvre commence à diminuer ? Toutes les vociférations ci-dessus deviennent bien moins importantes, on n’y prête plus beaucoup d’attention – il y a d’autres choses dans la vie que l’argent. C’est assez clair et net, nous venons de vivre une époque où c’était le cas, la pyramide du pouvoir a été la plus plate vers 1973, paraît-il. Les idées de cette époque, on constate, sont justement associées avec l’indifférence à l’argent, l’aspiration à l’épanouissement personnel et social, plutôt qu’à l’enrichissement, jusqu'à la rupture du lien, perçu aujourd’hui comme nécessaire, entre l’argent et le pouvoir.

pour quoi la pauvreté ?

On commence à entrevoir quelques réponses. La pauvreté, non-stigmatisée, assumée, permet de penser à d’autres priorités que celle d’assurer, d’abord, ses propres bases (la charité commence chez soi).

Au contraire, elle permet de s’assurer que les bases des autres sont aussi solides que les siennes (solidarité). Cette assurance se mutualise, humainement. Le rapport de force perd du terrain. Toute une gamme de mesures sécuritaires et préventives deviennent innécessaires.

schéma : comment la pauvreté ?

cadre rapport but définition discours axe

écologie vital.e favoriser la pauvreté adominant.e inconforme ♄

économie social.e sortir les gens de la misère dominant.e orthodoxe ☿

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Circuits Courts – exemples

Exemple 1.

Millau

But: de remplacer le transport de kayaks en plastique – et leurs occupants « sports pleine-nature » – transportés en camion à remorque vers les Gorges de la Dourbie ou du Tarn – par un autre transport, le vélo ou le vélo-transporteur (NVDD?), la fabrication en ressources locales (bois, résine) des kayaks ... et l'emploi humain.

Étude de Faisabilité

Actuellement, les touristes commencent à être montés en camion vers 9 ou 10h du matin. Des pauses repas à des points médians au bord de l’eau vers 13h sont planifiés. A ce but, dans les embarcations, des bidons bleus scéllés.

Pour remplacer ce transport écologiquement coûteux, il y a largement le temps pour programmer des déplacements plus lents. A disposition - ce qui reste de la journée, le matin tôt et le soir ou nuit, plus frais, pour haler les bateaux vers le point de départ en amont.

Le vélo-tourisme peut donc se combiner avec le canoë, dans une synergie intéressante de ces deux formes de transport, en remplaçant le minibus.

L’impact écologique positif de ce tourisme-là se trouve surtout dans l’investissement de l’énergie humaine. Sur les points de pause, ceux qui ont fait le vélo-transport des embarcations peuvent redescendre faire le repas, avec les denrées tels le fromage de chèvre, les prunes ou les oignons : les produits du coin. Ces mouvements servent à transporter le nécessaire, cuisiniers et produits locaux, mais leur potentialité de transport, de messages et de services pour la population locale est vaste, aussi.

En évitant l’usage d’un véhicule lourd, on gagne plus de 15 000 euros par an, aussi bien que les salaires de son chauffeur et celui qui charge et décharge les kayaks, aussi bien que le coût du transport des repas picnic.

De quoi payer des vélo-transporteurs pour leur effort, ou réduire les frais du tourisme vert parce que le vacancier se bouge lui-même, gagne même de l'argent de par ses efforts. Son tourisme est à la fois productif et recréatif, dans la cause écologique.

dimanche 18 septembre 2023

Exemple 2

Boucles et Circuits

Ci-dessus un exemple de la conversion d’un tourisme de consommation pleine nature en kayak - à un tourisme de production (vélo-transportation des kayak vers l’amont - vélo-tourisme écologique). On profite de l’effet de la gravité dans le parcours vers le bas.

Dans le cas d’une boucle des marchés locaux, la même logique s’applique. Par exemple trois marchés, vendredi, samedi, dimanche, un jour de pause le lundi et trois jours de travail autre que celui du déplacement. Sur un circuit, on fait un peu l'équivalent de deux marathons ou matches de foot par semaine, sauf que c'est plus une histoire de performance, le temps, moins, il y a le temps. Ce qui compte, c’est l’énergie et le bien-être humains. Les rythmes sont humains, c'est-à-dire, un déplacement par jour, manger bien, dormir bien, se lever avant l'aube, à la base.

Dans une zone montagneuse, on profite à maximum, dans la planification du circuit, des hauts et des bas - du dénivelé. Si l’on prend les marchés de Mende (vendredi alt.650m), Florac (jeudi alt.550m), Barre des Cévennes (alt.950m, jour inconnu), et Sainte-Croix Vallée Française (dimanche alt.350m), on voit l’intérêt de pouvoir déscendre au marché d’un jour à l’autre, de remonter calmément à partir de lundi, en profitant des jours où il n’y a pas de marché prévu pour entrer dans d'autres activités.

Ou bien, on peut juste faire une tronçon ou étape, un bout de chemin, une réorganisation de sa mobilité, un besoin de renflouer les caisses, d'information ou d'approvisionnement, avant de repartir sur d'autres missions. C'est juste un cadre logistique qui facilite, plutôt que d'entraver une vie mobile ouverte à toustes.

Après le marché matinal, il reste tout l'après-midi et la soirée pour faire le parcours. Il est intéressant de situer un gîte de passage au deux tiers du chemin sur un parcours d'une journée (40-50km), et faire le dernier tronçon, vers l’aval de préférence, le matin même du marché auquel on va. Un dénivelé vers le bas prend la moitié, ou moins, du temps du même trajet en montant, et ne coûte presqu'aucun effort - on arrive au marché en bonne forme, tôt, on aura toute la journée pour revenir vers le haut, le lendemain, sans marché. On a relevé le défi du dénivelé par un planning réféchi, la voiture ne fait pas mieux, par rapport à la mission telle qu'elle est spécifiée. Bien entendu que les distances des parcours sont correlées aux capacités des transporteurs de cargaisons.

Des zones montagneuses avec du dénivelé paraissent, d’emblée, exactementl’inverse d’un bon endroit pour créer des infrastructures de transport sans essence, mais elles ont l’avantage qu’un transport multi-modal, regulier, avec plusieurs participants, peut servir pour chercher les objets et les personnes à transporter là où ils se trouvent, dans des endroits parfois difficile d’accès véhiculaire. Les ânes, les piétons et les vélos VTT peuvent être employés à cette fin, pendant que les vélos-transporteurs ne sont jamais loin, en train d’avancer plus lentement sur le chemin principal. L’une des propriétés émergeantes d’un tel système, c’est les avantages que l’on peut tirer d’un travail coordonné entre plusieurs. Terminé l’isolement du conducteur en autarcie.

Le remplacement progressif d'une dépendence sur les véhicules motorisés à une dépendance sur l'énergie motrice humaine a un impact social très positif - des coopérations humaines et donc du travail humain remplacent la dépendence exclusive aux machines, et on s'apprécie plus, par intérêt mutuel et partagé.

On peut dire, bien sûr, que cela contraint la liberté d’action individuelle, mais la réponse est que cette liberté n’appartient actuellement qu’aux riches, si le prix d'entrée est un véhicule motorisé. Lesdeux critères, écologique et social, sont de réduire l'émission de gaz à effet de serre et despoliation des terres avec le bitume et le béton – jamais nos routes de campagne n’ont été aussi larges et bien entretenues – et de redonner aux humains leur fonctionnalité en partage.

Ces caravanes sans essence sont bonnes là où cela compte, écologiquement – la largeur et la résistance des routes peut être vastément réduites, la pollution disparaît, on a le temps de cueillir et de semer au bord du chemin. On peut ainsi réadapter la campagne d’un usage dédié aux riches et aux touristes, en terreau fertile pour tous les êtres vivants, avec ou sans argent, humain ou autre.

C’est même une question vitale, tous les efforts écologiques des néo-ruraux sont vains, s’ils continuent d’utiliser les voitures et entretenir les routes à camion, ce qui représente au moins 40 % de l’empreinte carbone et autre à la campagne.

Le besoin de diminuer cette empreinte est absolu, urgent et vital. Pour prendre une ou deux analogies, l’empreinte des événements sportifs, tels les jeux olympiques à Paris dans un an, ou les musées et les galeries d’art comme Le Louvre ou le musée d’histoire naturelle, cette empreinte est, très largement, l’empreinte carbone des visiteurs dans leurs déplacements, de la Chine, des états unis et d’ailleurs. Et oui, il faut être riche pour se payer des déplacements comme ça.

Le même processus est plus subtilement à l’oeuvre à la campagne française. Un développeur internet et ses potes peuvent très bien vivre entre Montpellier et les Cévennes, aller chez biocoop et vivre à 450m de dénivelé de l’autoroute qui l'amène au métropole. La profile carbone d'une telle vie peut se lever à des dizaines et des dizaines de tonnes par an. On peut vivre ce genre de vie, tout en prétendant être écologiquement investi. C’est cette idée qu’il faut challenger, on est dans une incohérence sociale profonde, et le désert rural en souffre, manifestément.

En réduisant ou en éliminant les frais du transport motorisé, on rend la campagne de nouveau économiquement abordable pour les classes populaires ouvrières. L’argent épargné par l’absence des frais voiture ou camion, la rélocalisation et la rédistribution en circuit local, la rédirection de et argent envers des travailleurs humains, tournent un mal, une incohérence ou non-sens écologique en bien collectif.

Il est envisagé que ces boucles de marché soient conçues pour provoquer le maximum de réconciliation des intérêts de l’habitant rural et les « domiciliés boucle » qui, un peu comme les vendangeurs, viennent investir leurs énergies contre une rémunération digne. Sachons qu’actuellement, les us et coutumes des vendanges ont plutôt changé, à cet égard, dans le mauvais sens. Le vendangeur nourri-logé sur place est une espèce menacée.

Pour contrarier cette tendance, qui nous engrène dans un cycle vicieux de plus en plus mécanisé, très consommateur d’énergie fossile et éléctrique. Pour contrer ce phénomène nocif, il nous faut nous auto-organiser. Les habitants de la campagne peuvent opérer l’accueil-orientation de ceux qui viennent faire ce tourisme productif, des villes, des classes populaires. L’échange peut être très bénéfique pour les deux contingents, à plusieurs niveaux, c’est un peu comme un « travail civique écologique » véritable.

La propagation du modèle se fait par émulation et replication, de circuit court en circuit court. Le concept se situe dans la trame conceptuelle petite et grande logistique. OLherche à remplacer progressivement la grande logistique des camions, conteneurs, mobil-homes voitures et supermarchés, par une petite logistique, c’est-à-dire une logistique de l’humain, à l’échelle physico-social qui lui correspond le mieux. Les bénéfices, en termes de qualité de vie sociale, de bien-être et de plein emploi des facultés humaines, deviennent mnifestes. La question n’est plus, « ext-ce que les machines travaillent mieux que les humains ? » sinon « est-ce que les machines font bien leur travail de nous rendre notre qualité de vie, sans parler de notre prognosis de survie, plus réalisable ?

Les enjeux écologiques ont cette particularité de nous toucher à tous, les riches comme les pauvres. D’autant plus que ce sont les riches qui, en faisant venir de loin nos approvisionnements,multiplient la dépense énergétique, mais aussi l’introduction d’espèces exotiques et invasives, de virus contagieux, de parasites. D’autant plus que, en induisant des conditions insuportables dans les pays pauvres et dans les couches sociales dites « précaires » chez nous, nous créons un monde réfugiés et de guerres pour les peu de ressources qui nous restent. Les riches peuvent essayer de créer des commautés closes, même de parcs naturels dans lesquels seuls eux-mêmes ont le droit de vivre et se déplacer, mais en ce faisant, ils deviennent de plus en plus ménacés, et c’est en réalité eux qui ont tout intérêt à développer des modus vivendi, du vivre ensemble, avec la vaste majorité, ceux qui sont bien moins riches qu’eux.

Si les riches dans les pays riches donnent le bon exemple, de la probité et de la cohérence, dans leur style de vie, il est probable que les pauvres suivront cette mode, il est même probable que les valeurs, en changeant, vont changer les valeurs rélatives des choses, comme le pétrole et l’eau, si ce n’est pas déjà en cours.

Exemple 3

Circuits urbains et péri-urbains

Exemple 1, la combinaison du vélo-tourisme et sport de pleine nature, le kayak, suivi de l’exemple des boucles de marché en zone rurale est dépassé en échelle par la potentialité des circuits urbains et péri-urbains. Ceci parce que les populations concernées sont plus grandes et parce que ce circuits servent à faire le pont entre la vie urbaine et la vie pleine nature.

Les zones autour et dans les grandes métropoles sont paticulièrement touchées par le changement climatique, la sécheresse et la perte de biodiversité. En bref, elles deviennent invivables à certaines époques de l’année, et il y a maintenant urgence à réverdir les villes, les créer des mares, des zones de verdure, des endroits à l’ombre, désartificialisés, révégétalisés, il y a énormément de travail à faire, tout d’un coup. La politique de la ville est en train d’évoluer, très rapidement.

Les jardins potagers et vivriers autour et dans les villes deviennent de nouveau un enjeu important. Il existe déjà des fêtes des jardins et des activités chaque semaine, régulièrement, dans certains cas. L’idée est donc de harmonisé cette méthode de transport doux avec les besoins réels et pratiques de la population urbaine, au niveau social, avec la participation dans des efforts de production de légumes locale, d’aménagements bios et beaucoup plus.

Cette tentative de créer une concertation lisible s’étend ensuite entre le périurbain, souvent vaste et anonyme, en gîtes d’étape envers les villes à une certaine distance de la grande ville, souvent des villes dortoirs ou balnéaires. Dans le cas de Montpellier, où cette étude faisabilité a été faite, l’arrière-pays de l’Occitanie à proximité, souvent très accidenté (causses, gorges, montagnes) , dans les départements de Bouche-de-Rhône, du Gard, de la Lozère, de l’Aveyron, du Tarn et des Pyrénées Orientales, devient accessible sns véhicules motorisés car l’infrastructure permet de payer son voyage, d’exister et de subsister socio-économiquement en faisant le voyage, en passant par les circuits, c’est une mode de vie à la fois nouvelle

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jeudi 3 août 2023

à noter : cet écrit est la transcription de l'émission faite à 18h le 2 août sur la radio résistante (le nom donné à radio larzac pendant la rencontre "résistante" sur le Larzac.)

ici le fichier audio à ré-écouter :

vie de camp

vie decamp

la jauge

Larzackiens et non-mixtes – le grand remplacement

Quelques personnes m’ont encouragé à faire descomptes rendus coup de poing dans cet atmosphère de conformisme fétide, comme ils savent que je m’enraffole, du sport national de râlage, d’autres se ferment les oreilles dès que je parle, les soumis du système. C’est comme ça. Je ne sais pas exactement pourquoi presque tout le monde s’avère conforme à l’état hiérarchique mais c’est peut-être un effet de surface.

J’ai pensé à une jauge de statut social sur le camp, c’est le « droit au burnout » (comme le Droit au Logement – le DAL). Par exemple, le SDF peut-être en burnout perpetuel, mais il n’a aucune reconnaissance – il n’a jamais de vacances. C’est comme les tonnes de carbone pour le climat, c’est grossier, mais cela donne un bon index du statut social relatif des interlocuteurs.

« Je n’ai pas le temps » étant la réponse la plus classique de ceux occupés de choses plus importantes comme l’accueil ou la vie en commun. Dans l’après covide ceux qui se trouvent soudés à la hanche aux réseaux sociaux ne sont pas prêts à abandonner leurs nouveaux privilèges de mixité choisie, obtenu à l’instant par un simple « clic », c’est à dire l’exclusion ou inclusion de ceux qui les interpellent. Le brassard bleu qui veut dire « je ne parle à personne, ne m’interpellez pas », est, paraît-il, l’équivalent d’une case cochée pour l’espace social physique. C’est aussi une gradation de ma magnifique théorie du « droit au burnout ».

« On veut tellement me parler que je ne veux plus qu’on me parle » – quel statut social exalté, quelle popularité inouïe !

Au média indépendant et au bureau (le nom que l’on donne à la clique règnante amorphe autour de terre de luttes, le nébuleux qui organise « résistantes »), si anarchie il y a, il y a une forte hierarchie déterminante dans cette affaire, et parfois plusieurs – mais tous s’accordent sur l’importance de ce qu’on appelait dans le folklore « le jour J », le jour où tout le monde sera jaugé – la competition pour venir est féroce, l’effet de vortex maximal.

Je fais le petit déj depuis trois semaines et demie, je suis bien placé pour le savoir. Pendant trois semaines on était entre vingt et quarante, dans les préparatifs pour le déluge de gens et de matos à venir. Il est venu, et il nous à balayé d’un revers de main, dilués subitement par mil venants, ces derniers apparemment réduits à la seule ambition de « se rendre utiles », comme des scouts, en évinçant la force ouvrière ancienne du camp. Ainsi soit-il. J’ai fait la grasse matinée pour la première fois depuis mon arrivée le 12 juillet. Cool !

A mon reveil à 7h30, allez hop, je vais au complexe néo-bureau-média indépendant pour voir l’état du burnout général, qui a remplacé l’état de grève générale, imperceptiblement. Je constate le burnout en poursuivant une politique de lynchage, pardon, cordage impératif, puisque je vois que le vent va bientôt arracher les structures mêmes dans lesquels les élites médiatiques et étatiques du lieu bourdonnent. L’effet pourrait être grave.

L’héro éponyme Francis me déclare d’un œil fixe « c’est dans le camion », j’attends dix minutes pendant que 5 ou 10 interpelleurs déterminés lui saccadent l’attention sans quartier, pour en planter de nouveau une : « Qu’est-ce qui est dans le camion ? », mais c’est trop tard , il a perdu l’attention.

« Tu sais conduire un camion ?», il me demande, sortie de sa réverie, « mais tu sais bien que je ne fais pas ces choses-là », lui dis-je – et il le sait et il se tait.

« Qui a un permis camion ? » demande-t-il subitement, de sa voix habituelle, qui n’a aucun besoin d’amplification. « Moi », dit une meuf improbable. « Viens avec moi », lui dit-il, le chauffeur s’est fait arrêter par la police à l’entrée ». Juste avant qu’il saute dans la voiture avec elle, je lui demande « et le cordage ? »

« Il y a des sangles dans le camion ».

En effet, il m’a répondu, tout est dans le camion miracle, bloqué par la police à dix kilomètres – c’est prometteur, et en plus ça va arriver – c’est quand même Francis. Après deux heures de recherche, plusieurs mots d’oiseaux et de brassard bleutisation, j’ai ma réponse ! Peut-être je vais apporter les bonnes nouvelles au médiélite après ma sieste, s’ils ne sont pas encore sanglés ou emportés par le vent. Je n’ai jamais vu autant d’incompétence physique autour d’un festival, il ne manque plus que la pluie pour en faire une vraie chocolatine de schadenfreude, comme à la FestiZAD de Nantes en février 2013 (2012?).

Cela, c’est l’après, le tout sauf prêt. Mais c’est du pré-pré, la pré-préparation, qu’il faut parler. Pour certains, cela fait six mois qu’ils sont enmurés dans ces châteaux aux cieux, ils montrent des signes de burnout grave, les tics nerveux, les expressions vacantes, les applications de voltage qui font qu’ils se mettent spontanément en autocombustion pendant trois jours sans fin, avant de retomber dans la catatonie de fond, les yeux rivés sur le néant.

Ils refusent toute délégation, ils n’ont pas le temps. Je l’ai entendu hier, texto. Un intrus a pausé devant le feu-bureau. « Je voulais savoir si je peux vous servir en quelque chose ? » a-t-il dit, d’une voix tremblante, le con. Aucune réponse détectable, il a recommencé, pensant qu’on ne l’a pas entendu.

Subitement d’une voix enragée mais auto-reprimée, le chef des non-chefs l’a fixé de ses yeux d’assassin et a énoncé très clairement, d’une voix glaciale : « J’ai besoin de temps ». Tout était dit. C’est comme ça ici. Tu ne sais pas nager, fin de l’histoire.

N’interpretez donc pas les yeux fanatiques sous un sourcil froncé comme des signes d’intoxication sévère ou de perte de la raison. C’est du burnout – un état exalté où tu peux insulter tout le monde avec impunité et sans séquel, que seulement le prestige te permet d’atteindre. Sinon tu achètes ta célébrité – et ton nom est gravé sur la liste de remerciements devant les stands d’hyperconsommation prévues pour cette « grande rencontre del’écologie politique ».

J’ai la vélléité de vouloir faire naître un syndicat de bénévoles – nous sommes, après tout, les seuls ploucs sans partie prise d’office dans un monde d’élites. Sous cette trame d’analyse, on se rend compte jusqu’à quel point le bazar réflète les valeurs corporatistes dela Macronie. Des employés gratuits sans voix, des assemblées générales en simulacre de consultation, des réunions empilées qui remplacent l’action physique qu’elles sont censées gèrer, des signes fortes de panique à peine dissimulées et une installation qui a visiblement deux jours de retard déjà sur le planning, sur un événement de 4 jours. Magnifique !

Comme la consommation du grand maximum de tonnes de carbone par personne paraît être le seul but concret de cette rencontre, à part la récolte par les faucheurs volontaires de nouvelles têtes, comme les headhunters du City écolo, la stratégie prédéterminée paraît réussir. On verra. Il y a des vraies tempêtes annoncées pour vendredi soir, et nous sommes quand même la terre qui se révolte.

L’objet de l’exercise est donc :

1. S’emporter contre les Grands Projets Inutiles (les GPIs, c’est comme la Boulangerie à 4 fours de bois massifs, qui s’appelle l’IBM, pour nourrir les 20 000, pardon 5,000, faut pas jauger).

2. Il y a le FFI, c’est fondamental, c’est les non-mixtes, une sorte de bras armé de « dénonce ton porc », allié.e.s aux TdLs (Terres de Luttes, pas Terres de Liens, oui je sais que c’est compliqué, te casses pas la tête, hein). C’est le groupe, après la Conf. (la confédération paysanne) la plus musclée ici, ça se voit, c’est des cas burnouts à l’absolu, iels ne parlent qu’à iels, dans des langages hors la portée de madamoessieur.e.s toustes lea monde, si vous voyez ce que je veux dire, ça a été comme ça depuis le début, aucune explication. La langue est livre, mais les monsieurs sont obligés de porter une chemise. La torse nue a été interdite sur le camp, démontrant à la satisfaction de toustes la puissance pure de ces décisionnairesses.

Nous avons donc déjà eu trois semaines et demie d’apprentissage obligé, de ce que c’est un sysgenre (ce qui est sûr, c’est qu’il n’a aucun droit au burnout, parce qu’on ne tente même pas de lui parler car il n’a non plus droit au chapître).

Comment devenir « non-binaire » sans prendre d’hormones ? La question de l’insertion profonde dans la vie de camp se réduit à cela, bien que beau, jeune et sciences po, ça vaut pas rien non plus.

Il faut rénoncer à toute déclaration de préférence sexuelle pour les femmes, et même comme ça ce n’est pas donné. Je recommande la cultivation d’une voix tendre, presque inaudible, pleine de compassion, jusqu’à l’acceptance. Une fois au sein du sérail, oui, tu peux crier comme une mule, c’est même obligé, tu peux même le faire devant des milliers de gens qui disent « oui », c’est super ! Après, tu fais ton burnout, tu n’as rien à craindre, t’es non-mixte, c’est grégaire.

Je me sens quand même comme Stéphane Guillon a du se sentir, avant d’être viré de radio France. Il y a des choses qu’on dit et des choses qu’on ne dit pas. Faut être de souche pour les savoir.

J’suis expert en bilan carbone entre 1 et 2 tonnes par an. Je le suis parce que je le pratique. Il n’y a personne, que je saches, qui fait autant, dans cette rencontre exclusive de l’élite politique verte, à la belle campagne française. Comme un seul homme, ils sont tous venus en voiture. Ils peuvent même senourrir avec ce qu’ils ont amené, si la cantine fait meltdown.

C’est donc moi l’expert. Au niveau de l’infrastructure nécessaire, pour remplir les critères d’une écologie « réaliste » (j’explique). Cet événement hors sol démontre à perfection jusqu’à quel point le sujet est devenu tabou. Les attaques prévues et encouragées contre les Grands Projets Inutiles sont un magnifique prétexte pour ne pas en parler – des plusieurs petits projets inutiles de l’époque industrielle que nous sommes tous devenus, et comment faire une infrastructure autre que la nôtre.

Toute proposition d’une infrastructure qui remplit les cases est donc strictement censurée, sinon tuée dans l’oeuf. C’est vrai qu’il a fallu bien six mois pour ficeller le résultat des rencontres en fait accompli, mais ce l’est, j’ai pas encore vu de faille dans l’armure. Le feedback que je reçois, c’est que la population locale, étant informés que c’est des « wokes », l’évitent comme la peste, donnant aux non-mixtes un boost massif dans le sens qu’il ne reste qu’eux. On a beau leur dire, aux Larzaquiens friands de liberté « mais si vous êtes la, vous pouvez le changer », rien à faire, y veulent pas venir. L’intelligence collective, de ce fait, devient à peu près une pensée unique.

Même l’altermédia -le « nous » a été pas si subtilement transformé en une série de comptes rendus, et vous savez, les comptes rendus ne rendent jamais compte de ce qui a vraiment été dit.

Pas de vrai débat, donc, pas d’opposition, pas de satire, rien du tout, à la fin on s’ennuie d‘avance. Pas de conférence, entre les centaines proposées, sur l’agenda social, mais un mur de conférences sur la violence sexiste, de cela on peut s’assurer.

C’est comme toute discrimination collective, le sexisme positif se justifie par le sexisme supposé être déjà en vigueur, c’est une question de symmétrie équitable. Bye Bye la présomption constitutionnelle d’innocence, faut qu’ils apprennent ! L’ignorance des petits projets inutiles en faveur de la concentration de la force de frappe sur les grands projets inutiles suit le même pragmatisme discriminatif, comme si on en avait assez d’être juste, qu’on a perdu la patience et que ça suffit comme ça, déjà !!

Le burnout, c’est bon pour tous ces maux de tête. C’est très Macron. Dans le creux de sa main, il nous tient, comme les Men in Black, impassible mais sévèrement agité et prêt à tout, derrière les lunettes de soleil. Cool ! Et il sent le Chanel, bonus !

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dimanche 9 juillet 2023

Auto-organisation

  • Auto-organisation
  • Sociocratie
  • Quakers
    • simplicité
    • égalitarisme
    • pacifisme
    • Culte « non-programmé »
    • Prise de décision (sociocratie)
    • Structure du mouvement
    • Organisations Quakers (Amnesty International, Greenpeace, Oxfam)
    • Notoriété

    Je note ces articles de wikipédie, et les sous-sections particulièrement pertinentes, en pensant, vainement sans doute, donner l'accès à certaines idées clés de la culture de mes origines. Cela pourrait aider dans la compréhension de la motivation de mes actes. Mes grandparents étaient pacifistes et objecteurs de conscience, ont pris refuge dans la Société des Amis (les Quakers), ma mère y a été et ensuite, bien que peu, mon père. Oncles, tantes et autres membres de la famille y prenaient part, aussi, et je suis allé à une école Quaker, pendant une période de mon adolescence.

    L’un des problèmes de base avec les Quakers, c’est que leurs principes paraissent insaissables, ou trop simples pour être pris au sérieux. C’est pour une bonne raison : ils sont contre les principes et pas mal en faveur des actes. De ce fait, ils ont inévitablement une dimension dynamique et évolutionnaire. En fait, on a du mal à dire qui ils sont, sauf que si on les connaît, tant soi peu, on connaît pas mal leur pensée, ceci ayant certaines différences charactéristiques.

    Mais cela va bien plus loin. A la base, il n’y a aucune référence littéraire, aucun service, aucune hiérarchie, une égalité stricte entre hommes, femmes, et même d’enfants et de toute la création. Pas d’esclavagisme, donc. Strictement impossible. Ils essaient d’être modestes, de ne pas avoir des grands égos, de considérer les autres, la liste humaniste est très longue. Et ce n'est pas par hasard - la logique déployée étant, "puisque la croyance est une affaire privée et qu'en tous cas l'on ne peut jamais savoir ce qui se passe vraiment dans la tête de quelqu'un - et s'il le dit, il peut toujours mentir, ... concentrons-nous sur les actes, pas la profession de foi."

    Par conséquence, ils ont pour moi gagné deux choses : avec la simplicité et la recherche de vérité ou de sincérité, ils ont obtenu une clarté d’esprit qui augmente la capacité de raisonnement, surtout collectif, et avec l’absence totale d’hierarchie et de dominance, intégrée, entre autre, au culte, ils ont anticipé, de presque quatre siécles maintenant, l’état recherché par la gauche, d’un monde sans dominance coloniale, masculine, etc., etc., et oui, ils étaient les premières féministes, et les femmes non seulement ont toujours eu le droit égal à la parole, mais ont eu leurs paroles et leurs actes notés, comme les autres.

    On imagine que je me trouve mal à l’aise d’être un bon respondant à l’égard de la dominance mâle, alors que je ne l’ai pas connu personnellement, et que cela ne fait aucunement partie de ma culture. Pour la violence et l’oppression mâles, je sui également dénué de réponse – ce n’est pas, du tout, mon expérience personnelle, ni mon désir, ni en moi, ni en autrui.

    Mais si vous voulez prendre la vraie mesure de l’audacité de ce « culte protestant », d’origine chrétienne, sachez que la plus grande partie de ce que je vous raconte était inconnu de moi jusqu’au moment, révélateur, à cinquante ans d’écart, que j’ai jeté un coup d’oeil sur les articles de Wikipédie listées ci-dessus. Je n'en ai jamais ressenti le moindre besoin, jusqu'à alors. Je sais que mes prédecesseurs ont eu pas mal de courage, de briser tellement de tabous - liberté de conscience, refus de participer aux violences d'état et autres. Ils en ont pas mal souffert, en termes d'ostracisme, d'être vus comme des gens à part, tout en gagnant, dans leur désobéissance civile,, dès le 17ième siécle, pas mal de droits pour le peuple anglais. Ceci à un moment où la France n'était aucunement une république et vivait le monarchie absolute et absolutiste.

    Au moins dans mon expérience, on n’a jamais tenté de me raconter ma foi, ni de m’obliger à croire en quoi que ce soit, ni de me donner les références nécessaires pour ce faire. Les thèmes et activités des jeunes fils et filles de Quaker, ou de simples personnes qui assistent à leurs réunions, n’ont même pas de contenu biblique, pour la plupart. Ce sont plutôt des activistes. J’ai imbué, littéralement, la culture, sans en être conscient – c’est une culture que l’on mesure par les actes, surtout – mais quels actes ! Un acte peut être une expérience de pensée, une inspiration, une communion, tout est acte, dans un monde où il n’y a que les actes qui comptent – c’est un peu élastique.

    Le positionnement Quaker porte une ressemblance à ce qu’ont cherché certains beatniks et hippies dans les réligions de l’Est. La méditation collective est une bonne approximation de ce qui se passe dans le silence d’une réunion réligieuse Quaker, et je trouve intéressant de noter qu'après les rares interventions, on doit maintenir le silence un certain temps avant d'intervenir soi-même. Peut-être cela explique le mal que j'ai à négotier les coupures de la parole auxquelles je participe dans les réunions non-Quakers. Disons que toutes les conditions sont réunies pour la contemplation. Une évolution en parallèle ou en lien avec les réligions et les mysticismes de l'Est ? Peut-être quelqu’un va trouver un lien, enfoui quelque part dans l’histoire.

    Cela m’intéresse de constater le niveau d’assimilation de cette culture qui est en moi. Je pense que je serais naturellement attiré envers la pensée de l’anarchie, si je n’avais pas déjà assimilé une culture à la fois auto-organisatrice et chaleureuse qui satisfasse les mêmes critères.

    Je trouve l’anarchisme souvent très oppositionnel et réducteur, sans réponse à plusieurs questions. L’anarcho-syndicalisme retrouve plus ma sympathie, ce qui est logique, donné l’autoritarisme qu’est devenu le communisme d'état, le plus visible, mais je dois soustraire les préjugés nationaux contre le communisme pour penser, finalement, que je suis plus communiste que libertaire, étant donné que nous vivons, ou tentons de vivre, en société.

    Et voilà, justement, les Quakers de nouveau, plutôt que de nier l’intérêt du relationnement humain, reconnaissent notre essentielle fraternité, et amitié même, comme éléments constituant le corps social, tout en ayant une liberté de penseé et d’action individuelle sans bornes, sauf celle de l’affect en actes, sans aucune profession, ni de foi ni d'allégéance. On pourrait dire que l'anarchisme, dans ses diverses formes, fait montre de la même fraternité, le même esprit, mais où est la direction de mouvement ? Vers le but de la liberté individuelle (la plus grande, optimale dans ce sens), Le corps social est, à ce moment là, le moyen d'une finalité. D'un point de vue Quaker, l'être humain est déjà libre (plus libre en prison, parfois, ...), l'amitié et la fraternité (goodwill - bonne volonté), ce sont les éléments constituants, jugés plutôt par les actes. Il faut voir qu'à une époque monothéiste chrétienne, admettre la liberté de conscience réligieuse signifie accepter la liberté de conscience, point barre.

    Mais qui, aujourd’hui, tourne l’autre joue?! Je trouve cela d’autant plus provocateur, intellectuellement, que les premiers écrits de Voltaire, ses lettres de l’Angleterre, prennent comme sujet dès la première lettre sur les Quakers (les 4 premières lettres des "Lettres anglaises" ont comme sujet les Quakers, rien de moins), et que ce recueil d’écrits n'est pas seulement vendu comme des pains chauds, mais a annoncé le début de la montée de l’Age des Lumières, en France ( 1734 ). Si ce n’est pas une pensée universaliste, celle des Quakers, elle a plus que sa place dans l’universalisme français.

    Comme un Quaker sait qu’il n’est pas là pour atteindre la célébrité, ni l’orgueil de soi, en se concentrant sur les actes purs, habillé sans ostentation, il a l’habitude de travailler dans l’ombre, ou plutôt de ne pas chercher la lumière de la notoriété, sauf pour des raisons expéditives. Dans la théorie, c’est clair au moins. Ce qui fait que l’on découvre que les trois ONGs les mieux connues internationalement, sans doute, et peut-être les plus grandes (?), sont d’origine Quaker – c’est d’entre eux qu'elles ont été lancées. Greenpeace, Amnesty International, Oxfam. L’autorité morale se trouve, paraît-il, du côté des Quakers.

    Et c'est la raison que je n'aime pas les Quakers, pour leur prise de l'autorité morale, dans une certaine condéscendance de classe moyenne, la même fausse note que je déteste dans la charité française, à présent. Et ces trois léviathans, Greenpeace etc., peut-être à l'exception partielle d'Oxfam-France, sont devenus des charités corporates qui font plus de mal à la cause écologique sociale que de bien, dans leur positionnement et actes généraux. Le "faire" médiatique est devenu une auto-valédiction, pour faire de l'argent, pour faire des choses (de la pub), bien loin des origines. Les Quakers sont quand même voués, en quelque sorte, à la sobriété, pour ne pas dire la pauvreté.

    Je pense parfois que c’est comme un diaspore fragmenté, tellement il y en a peu, mais j’ignore, au fond, je n’ai jamais été Quaker et je ne les fréquente jamais, à partir de mes dix-huit ans. Étant athée, il me trouble de penser que l’autorité morale pourrait rester tant sur mes épaules, puisqu’il n’y a pas d’autorité extérieure à moi, que je sache. Les autres, bien sûr, mais quelles autres ? Cela laisse entrevoir la facilité et donc l’intérêt de Dieu, ou de l’esprit, ou d’un autre nébuleux, pour justifier de ses actes. L’ensemble « moi » est un peu construit sur des « shaky foundations » ( = précaire, mais qui est aussi un synonyme de quaker, de celui qui « tremblote » ).

    Le "moi" athée et non-pacifiste, bien que dans la lignée anti-violence de ces gens, ne partage pas non plus plusieurs des valeurs Quaker, qui deviennent « shaky » dans le sens un peu flous, dans leur application. Dans ses paradoxes, un secte qui n’est absoument pas sectaire, avec une inclusion sans bornes basée sur des illuminations personnelles qui nous réunissent, ce secte pose des conundrums qui deviennent plutôt explicables, du point de vu moderne, avec la science des ensembles émergeantes qui expliquent pas mal le fonctionnement combinatoriel du vivant.

    N'est-ce pas assez respectable d'être tombé, intuitivement, sur des solutions qui ne deviendront claires, mathématiquement, que quatre siécles après ? La recherche de la vérité, sans préconçus, y inclus le préconçu qu'elle est à trouver, en essayant de la mesurer, n’est-ce pas la methode profonde scientifique ? Surtout lorsqu’on voit l’infinie capacité schismatique et plurielle de ce culte, sans la perte de son fil conducteur et sans tentative de recrutement. C'est en quelque sorte une preuve de résilience de l'intelligence collective appliquée.

🖶

mercredi 5 juillet 2023

Stratégie

( Discussion stratégique éditée )

Pour répondre aux points soulevés:

"La mission de notre groupe était dans un premier temps de proposer des outils qui soit à peu près sécurisés."

Précisement. C'était le mauvais point de départ. Et c'était pour cela que vous n'avez pas pensé à:

"Face à l'arsenal policier et au renforcement de la répression, les activistes doivent, selon lui, « désapprendre à se croire en sécurité sur internet même s'ils pensent avoir de bons outils. On devrait plus faire attention à ce que l'on se dit, à comment on se le dit et à qui on parle. »"

"à peu près securisé", cela veut dire garanti a semer la confusion la plus totale entre nous, sans pour une seule seconde empecher les forces securitaires de savoir tout sur nous. Au contraire, ...

Notez qu'en citant cette autorité, je démontre que ce n'est pas "moi", tout seul, qui le pense, je vous apporte des informations, connus de certains d'entre nous depuis des années. Je rajoute que vos communications par portable, depuis environ 2012 et encore avant, sont déjà toutes enmagasinés dans des banques de données et permettent déjà de savoir avec qui vous vous communiquez et avec qui vous vous associez, depuis des années, dès que vous attirez l'attention, maintenant, avec ou sans téléphone.

Cette liste est ouverte, profitons-en - et créons ici, à Montpellier, un média polémique et informé, pas juste un organe de propagande. Je transcris et corrige déjà les écrits qui apparaissent sur cette liste, sur le site inecodyn. Ce qui peut aider à éviter la pression sur les listes.

"des exemples très concrets de ce à quoi tu aspires en pratique "sans numérique" pour le comité local, en prenant en compte aussi toute la diversité des personnes et des niveaux d'investissement possible."

D'abord, permettre à ceux qui sont disposés à faire de ces luttes l'un des points centraux de leurs vies, la possibilité d'avancer, ensemble, au pas le plus rapide, sans attendre ceux qui sont moins dispos. En ayant des points rencontres plus informels mais reguliers, ou plusieurs groupes sont là en même temps, en marchant ensemble d'un point à autre, par exemple pour faire la cuisine populaire, on obtient le maximum de participation structurée - sans aucun besoin de structure bureaucratique, ou de comités d'urgence non-démocratiques.

Cela n'empêche en rien à d'autres gens de se tenir informés, ou d'envoyer un représentant qui les représente. Mais il faut arrêter de faire que la queue branle la tête du chien (the tail wags the dog), c'est-à-dire que des gens déjà très occupés s'arrangent des réunions à leur convénience qui varient, ou se lancent dans la planification d'événements énormes qui occupent toutes les énergies des gens, laissant plusieurs d'entre nous aux marges.

Pour ma part, par un hasard de naissance, j'ai été beaucoup dans les luttes écologiques et sociales, en Angleterre, en France et en Amérique Latine, suffisamment pour pouvoir observer les méthodes qui ont marché et celles qui ont échoué. Les Road Protests des années 90 en Angleterre ont été massives, ont complètement pénétré la culture de ce que l'on va appeler la ZAD, en France, des années 2010, et ont finalement échoué, manifestement, face à la magnitude du défi climatique et biodiversifique.

Les méthodes Zapatista se sont montrés plus résilients, mais ont fini par céder, partiellement, face à un monde qui n'est pas régi par des normes écologiquement fondés.

Et je veux que l'on gagne. Toutes les mises en cause que je fais, je les ai d'abord appliqué à moi-même, rigoureusement.

Mon premier conseil, ce serait de ne pas devenir sectaire. Deux ou trois personnes ont déjà essayé de me souhaiter le bienvenu dans le mouvement, le mouvement dont je fais partie depuis au moins quarante ans, je n'ai pas été très poli non plus en leur répondant. J'ai vu les mêmes personnes courir pour être pris en photo devant le drapeau, pour la postérité.

Comme ancien de la ZAD de Nantes, je sais que ceux qui ont vraiment montré du courage sont souvent des inconnus qui ne cherchent même pas à être connus et qui n'ont que faire des mécanismes illisibles des AGs et de la bureaucratie. Hier soir, on est allé plus loin, on a suggéré que si j'étais contre les soulèvements de la terre, pourquoi est-ce que j'étais là? Une autre personne a prétendu que puisqu'elle représentait un groupe de vingt personnes, elle avait plus de légitimité qu'un simple individu pour parler. Pour moi, nous n'avons aucune légitimité démocratique parce que nous ne sommes pas assez nombreux.

Non-sectaire, cela veut dire aussi "essayer de maintenir une atmosphère de non-conflit politicien". Ces groupes doivent être exemplaires dans le non-abus du pouvoir relatif. Or, ils ont tendance à regarder beaucoup vers le haut et pas vers le bas, ils sont de fait discriminatoires contre les plus démunis.

Et ne nous trompons pas - les décisionnaires savent exactement de quoi je parle, de la distinction entre un groupe qui consiste en représentants associatifs et politiques, et un groupe où les individus sont admis en tant qu'individus. Actuellement, à Montpellier, le groupe Oulala le lien paraît dominer et impose son agenda sur tout, avec le même mécanisme de comités d'urgence. Les différentes réunions auxquelles j'ai assisté ont vu les mêmes gens, à répétition, agir comme décisionnaires, pour ensuite prétendre que chaque assoc. et chaque groupement était distinct. Au niveau sécuritaire, cela ne signifie rien du tout, une association de malfaiteurs ne s'affiche jamais et ne sera pas, pour autant, moins poursuivi. Dans les réunions, l'ordre de jour est prédéterminé, sans discussion, et tout sujet additionnel est mis à la fin, si l'on veut bien.

Lorsqu'on regarde oblectivement le scénario, on voit qu'il est presque impossible de parler de stratégie générale, sauf à huis clos, entre des interlocuteurs qui s'auto-choississent et s'auto-confirment. Ce n'est pas pour dire qu'on n'en parle pas, mais qu'on le fait dans l'entre soi, sans respecter la démocratie participative qui permettrait que de nouvelles idées percent la conscience des gens. Les réunions plénières, jusqu'à là, sont de simples exercices de répétition de ce qu'ont fait et de ce que vont faire les associations (les quelques personnes) déjà actives.

Mais il est absolument critique de développer une auto-organisation qui intègre des dizaines et des centaines d'actifs. La méthode d'organisation présente cessera d'exister dès qu'il y a un peu de succès et que les nombres augmentent. Il faut planifier pour ce succès potentiel.

Bon, pour ceux qui n'ont pas encore cessé de lire, ... je peux dire que, heureusement, à la ZAD de Nantes, cela n'a pas toujours été le cas, et que j'ai vu avec étonnement qu'on a commencé immédiatement à mettre en oeuvre les quelques propositions clés que j'ai avancé.

Exemples: On a Le chemin "Ho Chi Minh" (je lis ses oeuvres en ce moment) c'est à dire la création d'un sentier non-marqué et dans ce cas accessible seulement à pied, le long des 27km, indépendant de l'accès routière, c'en était un. L'utilisation de caillebotis et de caillebotis inondables en était une autre, pour protéger contre les mares de boue et la destruction de la nature que notre présence imposait - exactement comme dans les tranchées. L'abandon total des portables et l'utilisation de messagers entre les différents points de guet, un autre. Avoir des "marchés" rotatifs, accueillis chaque semaine par un campement différent, en était un autre. Aujourd'hui, il paraît que cela s'est résédentarisé, autour de la vacherie.

Lorsque certains des pouvoirs en place à la ZAD ont tenté de me menacer de violence, les combattants m'ont protégé, ce qui m'a fait incroyablement de bien. Le problème avec ce milieu anti-état, c'est qu'il peut vite tomber dans les mains de démagogues et de personnes ambitieuses qui font n'importe quoi. Cela n'a pas marché à la ZAD, au moins pendant la période de la plus grande massification du mouvement (dans les mois précédant la marche "ZAD Partout" sur Nantes et le "Festi-ZAD"), parce que les plus "charismatiques" avaient horreur de l'inéquité et ont mis aux marges les "centriques" qui avaient la main-mise sur les réunions, et que les "fantassins" du mouvement étaient contre toute hiérarchie. Ce n'est pas ce que vous entendrez, de ceux qui sont restés à cette ZAD ou dans le mouvement "constitué". Mais, démocratiquement, c'est une réalité. La ZAD a été gagnée, en grande partie, par des "anciens" de 22 ans des émeutes à Paris de 2005.

Actuellement, on est en train de proposer une série de "Road Protests" autour de la France pour octobre, c'est-à-dire la recette des années 1990 en Angleterre, en partie émulée dans les années 2010 en France. Soulèvement a déjà signalé un grand convoi qui déscend sur Paris, avec tracteurs! Les tracteurs, c'est une manière de simplifier la logistique et de ne pas mettre à dos les "paysans", héritiers du mouvement de Larzac des années 1970!

A Nimes, je notes avec intérêt, on propose de faire un convoi local, ce qui commence à me donner de l'espoir. Ici, on a déjà rejeté l'idée, sans discussion. Il faudrait, pour moi, le faire totalement sans voitures, sans lithium, sans essence et sans portables, si l'on veut être crédible, écologiquement et socialement. Pour cela, il faut avoir déjà une logistique de chemins réguliers de marche - ou pour vélo.

Les implications sont énormes - comme pour la société en générale - la conversion écologique nécessaire, urgente, implique de remplacer les routes à voiture par le transport humain. Il serait tout simplement absurde que nous ne prenions pas le devant, en tant que mouvement écologique, dans nos pratiques. Les "convois" devraient être sans appui logistique véhiculaire.

Or, toutes ces luttes contre les "grands projets inutiles" ont, jusqu'à là, étaient presque totalement dépendants du transport motorisé à grande distance, pour converger sur un point focal - une ZAD. ZAD Partout a été la réaction tout-à-fait logique de ceux qui ont expérimenté cette technique, mais qui n'a pas été adopté. Résultat, ils se sont trouvés complètement coupés des actions une fois repartis chez eux. Actuellement, on propose de bouger des militants d'un bout de la France à l'autre en voiture, pour assurer le nombre de participants. Très mauvaise idée. Il faut de l'essence - de l'argent, donc, et on est débordé, logistiquement, dès que l'on a un peu de succès.

Ceux qui ont vraiment fait la différence à la ZAD venaient des banlieues pauvres de Paris, vivaient dans des conditions épouvantables sur place, ne pouvaient pas quitter la ZAD, sans voiture, tout en voyant des gens plus riches entrer et sortir à leur grè. Depuis, ce sont ces gens riches et bien connectés qui sont restés en contact, sans les classes populaires qui ont gagné l'affaire.

Pour qu'on ait un mouvement qui dure dans le temps, il faudrait donc une logistique qui dure dans le temps et qui est socialement équitable. Je propose de régulariser nos mouvements, au point que ces mouvements humains physiques constituent l'infrastructure de communication et de transport durables. A ce moment-là, les pauvres, et pas seulement les classes moyennes, peuvent s'y investir et peser dans le processus décisionnaire. Là où ils sont. A la campagne, par exemple.

Ici à Montpellier, je suis persuadé qu'il y a suffisamment d'élus et d'administratifs de la métropole qui cherchent sincèrement à trouver des groupes solides pour prendre en charge les diverses terres en friche et en intercalaire autour de la métropole. Je propose d'en créer des gîtes de passage - près des marchés, qui permettent d'offrir réfuge et travail à ceux qui viennent à pied ou à vélo. J'ai déjà eu suffisamment de contact avec des responsables pour savoir que cela serait faisable. Je cherche à stimuler la création d'un groupe qui réunira cette information, qui prendra les contacts et qui passera à l'acte - et vite. De cette manière, on pourrait relier, regulièrement, le centre de Montpellier avec les banlieues, les banlieues avec le périurbain, le périurbain avec le rural - se solidariser.

Dans les road protests, en Angleterre, on a pris comme modèle les Diggers du 17ième siécle, qui ont occupé des terres agricoles à l'abandon près de Londres, sans demander à personne, pour pouvoir vivre de leur travail vital. Dans le contexte actuel, en France, la destruction des squats et la stigmatisation des ZADs ne donne pas cette possibilité - et d'ailleurs, je trouve que le gouvernement a réussi à déstabiliser la gauche en général par sa stigmatisation et illégalisation de la désobéissance civile, depuis Hollande.

Mon objectif serait de rephysicaliser, relocaliser, ré-intégrer, en présentiel regulier, les plusieurs acteurs, et de cette manière accommoder la présence (inévitable) de plusieurs "étrangers", ancrés dans le tissu local et solidaires avec le peuple. En ce moment, on est en train de suivre le modèle américain d'isolement des quartiers riches et bien-séants des milieux populaires. Je parle, bien sûr, de la métropole, je n'ai que faire des quelques agriculteurs capitalistes qui ont pris possession de nos campagnes - à moins qu'ils ouvrent leurs portes, et leurs champs, aux dépossédés, cantonnés jusqu'à ici dans des quartiers denses et populaires "chauffés à blanc".

Ceci pour attaquer, frontalement, le problème d'une ZAD "hors sol" qui crée une antipathie viscérale entre "gens du coin" et "ZADistes", comme cela s'est passé à la ZAD de Nantes et bien d'autres. Avec des militants d'extrème gauche téléportés de tous les coins de la France et plus loin en voiture, ce n'est pas étonnant. J'ai été franchement très perturbé d'entendre parler, hier soir, par des bribes et des brins, du niveau de confrontement physique entre "la jeunesse du coin" et, par exemple, des groupes Coord'Eau/Ou la la venus manifester devant des instances décisionnaires sur la gestion de l'eau, sur les mégabassines, etc., dans des petites villes de campagne de l'Hérault autour de Montpellier. Je n'ai "que faire", de nouveau, de ce populisme de riches qui existe à la campagne et qui risque de nous faire virer à l'extrème droite. Les agriculteurs de bonne conscience savent déjà de quoi ça traite et sont avec nous, s'ils peuvent l'être, économiquement. A nous de leur apporter notre force de travail et soutien.

Pendant que le temps de l'action possible s'écoule, j'observe ce phénomène de gestion par les plus prédisposés à la violence s'engrèner, en pensant que cela risque de continuer come ça, sans aucune proposition par les actes de vivre une autre infrastructure, et que cela favorisera surtout la droite anti-écologique.

Je dis souvent que "je suis SDF" - pour illustrer cette anomalie - je pratiques une vie écologiquement cohérente et je suis ainsi condamné à la plus forte discrimination - pas pour moi les transports en voiture vers des lieux de lutte contre les mégaprojets - j'irai en vélo ou je n'irai pas. Comme il n'y a aucune logistique réfléchie pour permettre que j'assiste aux événéments prévus, je n'y serai pas. Je ne serai pas aux grandes réunions nationales, ni aux pourparlers entre les groupes, jusqu'à ce que l'on constate la richesse humaine du lieu où je suis.

Une logistique réfléchie est: des lieux de stockage, des lieux d'hébergement et de travail utile, sur le chemin. Le transport écologique ne commence à faire du sens que lorsqu'on fait des provisions, pour les gens, pour dormir sur place, sur le parcours, sinon c'est juste la mobilité des riches et oisifs. Actuellement, les seuls voyageurs qui arrivent à tenir ont des camions. Les cuisines populaires ont des camions - les festivales sont des vraies fêtes de l'hyperconsommation, possibles seulement parce que les camions transportent toute l'infrastructure, laissant rien de durable après, pire que les Jeux Olympiques. Les services à la personne ont des véhicules, tout ça coûte un bras. Même pour les véhiculés, les endroits où ils peuvent se garer sans être importunés se réduisent à peau de chagrin. C'est un peu évident, lorsqu'on y réfléchit - un camion prend de la place et nécessite un accès véhiculaire, dès qu'il y en a beaucoup cela représente un grand problème. Une simple présence humaine nécessite peut-être cent fois moins d'empreinte au sol, surtout parce qu'on utilise l'infrastrcture sur place.

La proposition de circuits que je maintiens est une simple évidence générique pour résoudre ces problèmes. Mes écrits, sur https://inecodyn.fr donnent plusieurs exemples de ces techniques, appliqués à différents contextes. J'invite cordialement à qui veut, par exemple, à m'accompagner sur la Dourbie, entre Nant et Millau, avant de nous réunir le 3-6 août sur le Larzac, vous pouvez le lire sur le site cité, puisque j'ai déjà fait la reconnaissance, 4 ou 5 fois, l'automne passé.

Si je ne présente pas toujours bonne mine, c'est que j'en ai marre de l'hostilité répétitive des activistes, vivant à la campagne, qui n'ont aucune intention de délaisser leurs voitures et tracteurs, leurs portables ou leur biocoop et qui ne veulent pas de "ZAD" chez eux. Soit. Mais qu'ils ne se réclament pas du mouvement écolo, dans ce cas. Ce mouvement est actuellement bourré de groupes d'amateurs de la nature qui ne parlent même pas des aspects sociaux humains. Qu'ils ne se réclament pas écolos, dans ce cas: l'écologie est sociale! Ce n'est que lorsque le peuple possède l'écologie, dans ses pratiques quotidiennes, que l'on a des chances de s'en sortir. Nous sommes la nature qui s'éveille.

C'est le paradoxe auquel on ne veut pas faire face. L'écologie a déjà souffert des revers énormes, parce qu'elle s'est associée avec le Nazisme, via l'eugénisme. Si l'écologie peut de nouveau devenir une force politique, ce sera parce qu'elle propose des solutions pour l'ensemble de l'humanité - des modes de vie qui permettent à tous de vivre, y inclu les autres êtres vivants. La conservation de la nature, par contre, n'est pas la conservation des humains. Au pire, cela devient une politique d'exclusion des humains, pas très différent des politiques d'exclusion des réfugiés, des immigrants, etc. Dans ce cas, le mouvement écolo sera un mouvement d'élite et plutôt à droite, comme à présent. On le voit, par exemple, dans le soutien apporté aux indigènes au Brésil ou dans le Chiapas - si seulement il y avait autant de soutien pour les pauvres des bidonvilles d'Amérique Latine - qui ont besoin de terres pour vivre !

Vous pouvez supposer que j'en sais quelque chose. Ici, à Montpellier, cela a été presque impossible de trouver un lieu stable de travail et de contact, à travers les réseaux activistes. En été, cela devient à peu près impossible. Je cherche, tout simplement, à en témoigner - on a besoin d'utiliser plus efficacement l'infrastructure existante, qui reste vide une bonne partie du temps. Les problèmes de logement actuels sont le résultat du non-partage équitable de ces ressources habitables, plus abondantes que jamais, mais réservés à l'usage ou non-usage exclusif des classes moyennes-supérieures. Tout endroit occupé par un humain, d'ailleurs, est, de fait, un lieu de vie. Face à la sécheresse et la canicule, nous devons tous jouer notre part.

On 04/07/2023 17:17, inecodyn wrote:

Via les liens donnés aux articles, je tombe sur ce paragraphe, dans un article de Reporterre ( https://reporterre.net/Repute-sur-Protonmail-a-livre-a-la-police-des-informations-sur-des-militants-climat ) , citant un responsable de la Quadrature du Net :

L'association de défense des libertés la Quadrature du net juge l'affaire [Protonmail] révélatrice : « Le milieu militant doit désormais réfléchir profondément à ses usages du numérique , dit à Reporterre Arthur Messaud, juriste au sein de l'association. Pendant longtemps, on a invité les militants à se former au chiffrement, à trouver les meilleurs hébergements mais aujourd'hui on s'interroge &r aquo; ;. Face à l'arsenal policier et au renforcement de la répression, les activistes doivent, selon lui, « désapprendre à se croire en sécurité sur internet même s'ils pensent avoir de bons outils. On devrait plus faire attention à ce que l'on se dit, à comment on se le dit et à qui on parle. »

Je signale que ce propos est celui que j'ai essayé d'avancer à quelques reprises maintenant. Il faut apprendre à se parler de vive voix, et être en capacité de se déplacer, physiquement, pour ce faire, si nécessaire. Sinon, à quoi bon, les groupes locaux?

Le rôle de circuits reguliers est de permettre le regroupement habituel, le contact avec la population du lieu, l'échange et l'association libre, sans se trahir, mais au contraire en raffermissant les liens de proximité.

C'est plutôt un problème à rebours, donc. Dans la mesure que l'on réussit à retisser un réseau "securisé" basés sur l'échange numérique et téléphonique, on ne laisse plus passer de l'information à n'importe qui. Il devient même assez difficile de s'auto-informer. On a en particulier un problème avec les rencontres en présentiel, qui est une autre manière de dire que l'on a du mal à concentrer suffisamment de gens sur chaque chantier physique. On s'envoie plusieurs petits messages de dernier moment, pour vérifier qui va où, sur les mailing lists!!!

Là où il e st dit que l'"On devrait plus faire attention à ce que l'on se dit, à comment on se le dit et à qui on parle", c'est de cette réflexion que je parle - comment fluidifier l'information qui court, sans téléguider des forces hostiles sur chaque réunion, chaque tentative de désobéissance civile?

C'est sur ce "comment faire" sans numérique que je me centre, il y a un vrai hygiène de vie à intégrer. Sans téléphone portable et accès internet personnel, je me rends compte que suis exclu des réseaux de communication - c'est-à-dire qu'aucune provision est faite pour des gens dans mon cas, qui est vu comme exceptionnel et hors normes. Donc on est bien loin du but, si par ses propres méthodes internet-dépendant, on marginalise le plus ceux qui pratiquent ce qui est préché. Je note, par exemple, que le groupement "Changeons le système, pas le climat", n'est accesible que par ceux qui acceptent les cookies de Facebook!

Beaucoup de ceux qui n'ont pas de téléphone vont quand même vivre en groupes physiques sociaux où il y a un accès fiable aux réseaux sociaux numériques, en cas de besoin, ce qui n'est pas le cas pour des nomades sans téléphone. Les lieux physiques sociaux de rassemblement sont ouvert très peu, et pour d'autres raisons que pour servir de "café du coin" - pour l'événémentiel, pour les réunions de chaque assoc., sur des horaires différents. Les réunions peuvent vite entrer en conflit ou se dupliquer. La situation devient illisible, obligeant à l'usage, la dépendance, même, sur l'internet pour s'informer et remplir son emploi du temps.

Les instruments d'une autre époque, les marchés hebdomadaires et le journal sur un support non-numérique, localement généré, deviennent de nouveau pertinents.

La clandestinité et le chiffrement favorisent la constitution de groupements qui, justement, ne sont pas transparents, ne doivent de compte à personne et qui, dans le pire des cas, sont pénétrés, pour assurer leur innocuïté ou créer des contre-exemples, ou des coups montés. De les utiliser en première ligne de communications est donc de se tirer une balle dans le pied, au niveau de la transparence du mouvement.

Pour cela, je fais ma part pour essayer de rendre légitime le débat général sur de telles problématiques, une tâche nécessaire pour la confiance de chacun dans les valeurs que sa participation est en train de faire naître. Le soutien plus général de la population, basé sur la confiance, est à ce moment-là atteignable.

🖶

dimanche 2 juillet 2023

News Digest 3 – Actions écologiques – Montpellier

Cela a été un weekend assez chargé. Si j’ai hésité à faire un News Digest le vendredi, c’est qu’avec deux ou trois réunions le vendredi et samedi, suivi de dimanche à l’Agropolis toute la journée, cela n’aurait pas eu de sens.

Commençons par cet événement, l’Agropol’eats, de 10-23h ce dimanche. Cela s’est passé au bord du Lez et autour du Moulin des Canoës.

Il y avait pas mal de confusion sur le thème central de ce festival – apparemment c’était la crise de l’eau, mais aussi de la bouffe. Un point de fierté de l’organisation était que le repas (10 euros) venait tout de pas plus de 80km de Montpellier, … et avec un peu d’hésitation, … sauf les épices, bien sûr.

Je rajouterais « sauf l’énergie fossile ou électrique » – il paraît que 70 % de ce que l’on mange, c’est de l’essence – à moins qu’ils voulaient dire que c’étaient des hydrocarbures raffinées localement, et que les camions étaient naturalisés 34. Et il faut mentionner que l’eau, elle vient de plus en plus du Rhône, un peu plus loin.

Le maire de Grabels, qui était plutôt astucieux et franc-parleur, expliquait les complexités et conflits administratifs assez clairement. Il mentionnait la politique que j’admire, franchement, dans la métropole, de donner les premiers mètres cubes d’eau avant de pénaliser la surconsommation par degrès, chapeau. Je l’ai entendu très tôt le matin sur France Culture, il y a deux ou trois mois, parler dans sa fonction de gestionnaire de la régie des eaux dans l’Hérault. Il a été encore plus franc à la radio qu’en personne. Néanmoins, son analyse restait dans les mètres cubes et la tuyauterie – comme si l’eau était faite pour être séquestrée. Mais je crois qu’il était trop rôdé dans la diplomatie du langage intelligible aux vignerons et à la FNSEA pour faire autrement.

D’ailleurs, rappelons-nous que l’un des tabous maintenus dans cet événement était celui d’éviter la proposition d’expulser en masse les quelques viticulteurs qui restent à la campagne, avec leurs machines, entre les résidences sécondaires et les gîtes de vacances vacants. On maintient la fiction que l’on pense encore pouvoir les convertir. On dit aussi penser que les urbains n’ont aucune aspiration à devenir ruraux. On dit « il faut des idées radicalement nouvelles » … mais non, en fait, pas celle-là.

Les autres intervenants choisis pour la table ronde étaient des experts de toilettes sèches, un consultant, une adjointe (maire aussi) de la métropole, une responsable de la région (Aude), un practicien (Olivier) de méthodes beaucoup plus consonantes avec la réalité, au niveau pratique, qui travaille au sud du Maroc, en zone aride. C’était le seul, à mon avis, qui avait la moindre idée de ce qu’il faut faire, et pourquoi, sur le terrain - mais au Maroc. Il y avait deux sessions, j’espère que je n’ai oublié personne.

Selon Reporterre, une ville qui s’est trouvée à sec, dans les P.O., a commencé à faire des trous dans le béton, pour désartificialiser – on voit des photos. J’ai noté qu’on fait pareil à Montpellier maintenant. Ce qui est assez amusant, c’est que ces endroits minuscules ne sont pas aménagés pour que l’eau s’écoule dedans, puisque on a oublié encore de créer les canalisations qui y amènent. Ils sont purement cosmétiques, pour l’affichage, jusqu’à là, des mètres carrés sur un plan. Un contact architecte-paysagiste sur des grands projets de construction autour de Montpellier m’a raconté jusqu’à quel point cela lui a été difficile de faire introduire des surfaces poreuses, capables de faire l’éponge, entre bâti et route. Ce n’est pas encore dans le lexique des développeurs, il paraît.

Entre la loi, et ce qui continue de se faire, par ceux censés l’obéir, il y a un gouffre visible – et contagieuse, d'impunité climatique. On l’a expliqué dans ces réunions, composées presque exclusivement d’étudiants, de professeurs et d’organisations locales autour du « fleuve » Lez, friandes de « la nature », à l’exclusion du peuple nuisible et incorrigible. Je me demande combien d’entre eux ont vu le film « De l’Eau jaillit le Feu », qui montre l’assèchement et l’eutrophication du Marais Poitevin, autre espace Natura 2000, grâce aux mégabassines de quelques méga-agriculteurs industriels.

De l’autre côté de la rigole (OK, fleuve) Lez, une série de champs industriels irrigués nous regardent, en rigolant silencieusement. Un intervenant mentionne que l’on va tenter d’insonoriser la voie express qui perturbe le silence studieux de l’Agropolis. C’est dans le cadre d’une consultation publique sur quoi faire du triangle de Bermude, pardon du Zoo de Lunaret, encore plein de choses que l’on « va faire », alors que les bâtisses et les friches restent résolument vacantes. J’ai noté que les scouts de France (ou les éclaireurs, peu importe) ont une capacité assez impressionante d’« occuper » des bâtiments sans y être, la plupart de l’année, presqu’à l’égal des autorités locales. On a parlé aussi des chiffres pour les terres potentiellement productives autour de la métropole, fragmentées et non-entretenues, en attendant Godot. Cela aussi, c’est contre la loi, normalement.

Mais l’un des intervenants a eu la grâce de contraster la perception d’un décisionnaire qui allait d’un endroit climatisé à un autre toute la journée, avec l’expérience de celui qui est en train de s’écrouler de chaleur dans la fournaise des mal-logés à Figuerolles ou des logements sociaux de la Mosson. Comment se faire entendre ? C’est comme ça depuis Marie-Antoinette et sa malheureuse phrase. Je sais qu’à cet événement, au moins, il n’y avait aucune place donnée aux pauvres, qui n’étaient pas là, en tous cas, sauf moi. Je n’avais qu’à regarder les autres manger leurs légumes bio et à mendier un gobelet en plastique pour prendre de l’eau. La serveuse voulait me donner un euro quand je lui ai redonné le gobelet. « On me l’a donné » je lui ai expliqué, en refusant la pièce. Elle a eu du mal à comprendre. On ne « donne » pas, sinon les gens s’en vont avec. J’ai vu un gobelet d’un euro, étiquetté Agropol’eats, partir comme une cygne sur les eaux – ils n’ont pas pensé à ce que, pour un riche, surtout bourré, un euro n’est rien.

J’ai pu parler, dans les tables rondes. Ils pensaient que c’était une question, mais j’ai expliqué que ce ne l’était pas, puisque c'était une table ronde ! J’ai dit que les décisionnaires étaient devenus complètement hors sol – comment voulaient-ils créer une politique consensuelle, avec une société active, si cette société était totalement habituée à ce que « les experts » s’en occupent sans les importuner ? J’ai sans doute touché à un nerf un peu sensible, c’est quand même l’enseignement qui est leur métier. Des hardes d’enfants passent entre leurs mains chaque trimestre. Mais c’est un enseignement qui échappe à peu près totalement aux classes populaires – qui votent. Est-ce qu’il y en a, d’entre ces milliers d’experts affûtés, quelques uns qui ont pensé sérieusement à comment communiquer leur expertise à tout le monde, et rapidement, pour qu’ils puissent voter de manière éclairée – et (ne vous évanouissez pas) peut-être faire quelque chose d'utile eux-mêmes ?

C’est très préoccupant, j’ai eu la forte impression qu’aucun d’entre eux osait dire « Oui, c’est nous qui avons merdé, grave, pendant les vingt dernières années, et c’est pour cela que nous vivons dans un quasi-désert aujourd’hui ». Non, le refrain était plutôt, « moi, personnellement, j’ai fait de mon mieux, la responsabilité pour cette catastrophe déferlante, il faut la chercher ailleurs ».

Oui, mais vous, et vos milliers de collègues hydrologues, agraires, etc., l’ont vécu grassement, pendant ce temps-là – en hâtant notre suicide collectif avec de nouvelles méthodes industrielles, ce n’est quand même pas rien.

On peut remarquer que le désavantage des institutions tellement vastes, c’est que l’on peut passer des décennies dans un laboratoire à écrire des algorithmes pour mieux analyser des images de microscope, sans jamais se sentir responable de quoi que ce soit, au niveau des décisions stratégiques de l’institution. J’envoie ce lien – d’un syndicat du CNRS qui se plaint d’être contraint à envoyer des gens sur la lune, sans consultation, une décision sans doute politique qu’il rejète, pour des raisons écologiques, mais surtout parce qu’il n’a pas été consulté avant la prise de décision.

https://espacetests.sud-recherche.org/SPIPdev/spip.php?article3270

Sans que cela change quoi que ce soit, le CNRS ayant une hierarchie de fer, strictement vertical. Les universitaires/académiques ont ceci d’amusant, en commun avec les organisations « non-gouvernementales » (les assocs.), ils se parlent en chuchotant en petits groupes, pour ne pas risquer d’être entendu par des gens de l’extérieur, sur leurs conditions de travail, leur maltraitement, tout ça, pour ensuite présenter des fronts à peine désunis pour défendre leurs institutions (leurs boulots) devant le grand public.

Laissant le fardeau de dire l’indicible (et l’anathème) à des gens comme moi. Merci.

Comme ce feu qui jaillit de l’eau, de telles langues de bois (sec) risquent d’enflammer la situation, surtout en période d’étiage – elles ne font plus sens – ne disent absolument pas ce que peuvent FAIRE les gens, pour eux-mêmes contrer cette crise hydrique. Ce serait même un peu intelligent, politiquement, de reconnaître publiquement l’existence d’une opposition écologique – un schisme – au sein de ces institutions, pour tenter de faire exister un débat raisonné dans le sphère public.

Et pour trouver un moyen de reconnaître ses erreurs, sans perdre la confiance du public. Hypothétiquement.

Il devient absolument nécessaire de présenter des fronts unis, au niveau local, qui intègrent de plus en plus les populations profondément touchées. C’est une évidence. Mais pas à Agropolis. Agropolis, qui s’occupe du sol, est vraiment hors sol, à Montpellier, dans le sens que sa volonté affichée d’impliquer les populations locales a comme résultat la consolidation d’une petite élite d’experts, leurs followers, familles et contacts sociaux, un peu comme dans une « fête de village » pour l’élite intellectuelle scientifique, ponctué par les décibels insupportables du mégaphone et des amplis qui tuent toute conversation d’un bal de village.

Passons outre.

La prochaine réunion à raconter, c’est celle de l’organisation des hyper-terroristes écolos qui va sous le nom de « Soulèvements Montpellier ». C’est à peu près les mêmes gens qu’à Agropolis, grosso modo – pour illustrer la petitesse du mouvement politique écologiste – c’est vraiment ridiculeusement minuscule, étant donné les enjeux de vie ou de mort collectives qui nous font face. Je ne vois pas, non plus, pourquoi nous ne pouvons pas l’avouer. Nous avons échoué, presque totalement, à mobiliser le soutien populaire autour de notre problématique, qui est maintenant associée dans la tête des gens avec les ZADs (l’anarchie chaotique et violente, mais qui n’est plus cantonnée dans le banlieue) et qui touche donc les intérê ts d’une minorité des riches qui vivent à la campagne, hors sol.

Il faut quand même reconnaître qu’ils ont plutôt raison dans leur analyse, sauf pour la violence – on ne sait absolument pas s’organiser.

Les Soulèvements de la Terre a donc eu sa deuxiême réunion le samedi avant la fête d’Agropolis. J’ai appris, d’une personne qui a rapidement listé une série d’événements cet été, qu’elle « n’avait pas le temps » d’en informer le mailing list, je ne suis donc pas en capacité de vous en dire plus.

En tous cas, ces « événements » étaient plutôt ailleurs qu’à Montpellier. Le mailing list de Montpellier est maintenant (ou bientôt) censuré de fait, étant aboli, d’après ce que j’ai compris (‘on’ l’a proposé à la réunion, et ‘on’ fait plutôt à sa guise, jusqu’à là) et l’eau de l’information locale rentrera de nouveau dans l’obscurité de sa tuyauterie souterraine. C’était l’un des sujets qui a pris beaucoup de temps – comment « sécuriser » les communications. Apparemment la solution serait de ne plus se communiquer et surtout de ne pas s’identifier. Etant donné que l’on se connaît à peine, ce n’est pas un bon début.

Le groupe de travail « gouvernance » a, de manière un peu trop voyante, trouvé manière de s’imaginer « la Gouvernance » et point, dans les deux semaines sans AG, un peu à l’instar de Napoléon dans la Ferme des Animaux, et a même inventé de toutes pièces un groupe (2 personnes auto-nominées) d’urgence qui allait prendre toutes les décisions, entre les AGs. Le Groupe de Travail Science a eu droit a quelques mots, en fin de réunion, au moment où tout le monde ne pensait qu’à se casser. Je ne sais pas ce qui s’est passé avec les autres groupes de travail.

On a ainsi réalisé le coup de ne pas parler de stratégie, la « stratégie » actuelle étant de soutenir ce qu’a déjà décidé Ou la la le lien (contre l’autoroute) et Coord’Eau (coordination de l’eau dans l’Hérault) qui sont en tous cas à peu près les mêmes gens, à quelques kilomètres près.

C’est ça, l’essence de l’expérience que j’essaie de capter, un ou quelques groupes vraiment petits, avec zéro proposition stratégique ou même politique (juste des obsessions partielles – exemple « toilettes sèches », ou « un événement par rapport à 7km d’autoroute à six mois de maintenant ») sur quoi faire, pour remplacer le système qu’ils attaquent. Je spécifie : le système de transport routier, quelle est la proposition, avec ou sans voitures, et si sans, comment ?

Et qui sont vénères, en plus – ils ne veulent aucun débat et aucune proposition concrète, non plus. Si l’on a encore le désir que le groupement existe, c’est qu’il n’existe aucun autre moyen d’échanger, au niveau local, et de ne pas se sentir seuls – il faut quand même un minimum de corps physiques rassemblés, si ce n’est que pour prendre la photo. Mais je suppose que ceux qui ont les moyens de faire des sauts à Lyon, Toulouse, Marseille, Paris ou Strasbourg, à Notre Dame des Landes, le Marais Poitevin ou Clermont l’Hérault, vont progressivement se détacher des ploucs sans essence, qui seront réduits à les voir passer comme des étoiles, au-dessus de leurs quartiers chauffés à blanc.

Je ne me suis pas senti seul parce qu’une très vieille dame est venue me chuchoter, avant de partir, qu’elle était très d’accord avec moi, qu’elle-même, elle faisait pousser des plantes sur son balcon (on sait que c’est dans les bidonvilles, sur des surfaces minuscules et sans aucun expert qu’il y a l’usage le plus efficace de l’eau pour faire pousser les légumes), et elle m'a dit « pourquoi est-ce qu’ils n’ont pas répondu à votre question, hein ? » – j’étais super content, en fait, de ce petit acte d’empathie. Une autre dame a eu la gentillesse de me remarquer que j’ai mis ma chemise à l’inverse, tout le monde n’est pas mauvais.

Il m’arrive de penser que dans ce monde de machines, nous sommes maintenant considérés comme des idiots qu’il faut gérer, idéalement cloués sur place avec des puces pour tracer tous nos mouvements, des « rule-based-systems », c’est-à-dire des intelligences artificielles des années 1980, tandis que les algorithmes numériques ont la liberté de créer, en libre association d’idées, sans devoir prouver qu’il y a méthode à leur folie. Moi je pense que celui qui le pense l’est – et que si la solution technique est de demander à Chat GP machin, bye bye celui qui pense de lui-même.

Si je n’écris pas de la fiction, c’est parce que les faits sont là et l’on m’a dit qu’il faut absolument un récit.

L’autre événement – auquel je n’ai pas pu assister, c’était sur l’alimentaire, à la Mosson, il y avait clash d’horaires, à part le fait que c’est devenu un peu zone de guerre, ces derniers jours. ‘On’ m’a expliqué que c’est parce que ce sont des groupes exclusifs. Donc, pas de quoi manger, non plus, on se sent un peu intercalaire.

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mardi 27 juin 2023

Conducteur de l'Ô

pour l'original avec images cliquez ici

Il y a assez d'eau pour tous sur cette planète, même un sur-plein, elle est gorgée d'eau.

quelques images

Aqueduct et pergola du Péyrou.Jean Moulin.sunset

Il y a assez d'eau pour tous sur cette planète, même un sur-plein, elle est gorgée d'eau. C'est sa rédistribution et sa qualité qui posent problème. Le capital "eau", il est accaparé par les plus riches, séquestré et capté comme un trésor dormant par les barons des mégabassines, barrages et centrales.

Mais, en principe, il y en a largement assez pour tout le monde. Avec la chaleur montante du climat, l'atmosphère a une capacité d'absorption d'eau qui augmente, il y a donc un mouvement global d'eau vers l'atmosphère, des sources liquides - eau salée, eau douce, eau dans le sol, envers son état gazeux. Il y a plus d'évaporation et plus de précipitation, pas de problème de pluie donc, globalement, même si son dynamique, les orages, les cyclones, tornades et épisodes de grèle, s’intensifient, l'énergie globale contenue dans le système météorologique ayant augmentée.

C'est la où ça tombe et là où ça ne tombe plus qui posent problème, surtout. Et encore, ses "qualités", qui se perdent, eau douce, saumâtre, eau vivante, eau morte, eau liquide, eau libre, eau adaptée et intégrée à la vie (organismes du sol jusqu'à nous-mêmes, 90% eau).

Comme on le voie, l’eau a sa propre bio-diversité. Elle a toute une gamme de « manières » d’intégrer les écosystèmes, elle a ses « qualités » et ses « états ». De la vapeur à la glâce, plus elle est saturée en sels et minéraux, moins elle est douce. L’osmose est une pratique dont se sert la vie pour récupérer de l’eau douce à son usage. Cette fabrique des éléments clés de la vie, elle dépasse l’échelle industrielle, elle a toujours été globale, elle est notre usine collective à gases, à oxygène, à dioxide de carbone, à nitrogène, méthane ...

Alors qu'est-ce qui se passe, pourquoi parlons-nous de sécheresse, de températures intolérables, de moustiques, de désertification, d'érosion, de sources et de rivières qui se tarissent, et de bassins et de bassins versants entiers qui s'assèchent, ...?

Il se peut que les gens ne sont pas encore mis à penser à ce qu'ils peuvent FAIRE, du bas vers le haut, sur ces problèmes d'eau. Parce que, tout simplement, on a l'habitude que les autorités publiques et privées "gèrent" l'eau, pour nous. Eh bin, si c’est une question de gestion, il y a quelques petites lacunes, vu les résultats.

Tout est à une échelle plus grande, sans détails, sans spécificité. La raison est simple. On ne s'est pas encore engagé avec le problème et on ne sait RIEN de comment faire encore, à l'échelle sociale humaine. Nous avons à réinventer toute une culture, une hygiène de vie, par rapport à l'eau, et en peu de temps.

Et si l’on essayait nous, de gérer ?

Une situation que l'on va essayer de commencer à rémédier. Parce qu'il y a plein de choses que nous pouvons faire, dans le détail, qui sont à l’antithèse du modèle industriel présent. On ne parle plus du tout de la tuyauterie et des réservoirs. Pourquoi ? Parce que le « partage des eaux » est le principe même de l’opération. On n’essaie pas de séquestrer l’eau, la mettre dans des pipelines, enveloppée d’acier, de plastique, de caoutchou et du béton, en privant le milieu naturel de tout contact. On la partage. La non-artificialisation des sols est tout-à-fait basique, dans cette équation.

  • Construire et entretenir des mares,
  • créer des espaces ombragés et des tunnels de vent rafraichissant
  • créer des haies et des accidents de terrain pour éviter le déssèchement causé par le vent
  • attraper la rosée, avec des couches de végétation adaptées à ces tâches
  • créer des espaces "sous forêt" où les arbres peuvent réguler l'humidité

Le cumul de toutes ces interventions, le résultat, c'est un paysage moins aride et plus humide. La condensation (rosée) ou la précipitation (pluie) auront tendance à être localement sensibles à ces « ilôts et couloirs verts », parce qu’ils créent des différences thermiques plus fortes, en maillons plus denses, ce sont des changements microclimatiques qui, cumulés, créent des changements macro-climatiques et qui favorisent une précipitation et une humidité plus élévées.

  • Il faut agir en faveur du vivant. Une mare d’un ou quelques mètres cubes permet d’établir un écosystème de « prédateurs de moustiques », pour faire simple, à toutes les stades du cycle de vie des moustiques, tels que les larves de libellules, les amphibie. Toute cette biomasse augmentée contient elle-même plus d’eau, comme la bosse d’un chameau. Le sol se repeuple d’organismes (c’est le fameux humus) et peut de nouveau jouer son rôle dans l’accumulation d’eau et le cycle de la vie, ce qu’on appelle « l’écosystème, une entité avec plusieurs facettes, …
  • il y a plusieurs manières de créer des espaces ombragés et frais, mais la mare profonde ou le puits profitent déjà de la géothermie, pour maintenir des températures relativement stables, bien plus basses que la température ambiente en été, bien plus hautes en hiver. En été, la couche froide reste en bas, dans ces déclivités, il y a un taux réduit d’échange thermique.
  • Pour capter l’eau qui s’évapore d’une mare imbriquée, on encourage des arbres et des buissons et des graminées autours et au-dessus. Cela permet aussi d’éviter le rechauffement de l’eau par insolation directe. C’est ce qu’on peut appeler « des accidents de terrain et des haies ». S’il y a des rigoles qui alimentent la mare, elles seront également protégés de l’exposition directe au soleil, l’été, par des herbes et des arbustes (la ripisylve).

Plus vivant et plus biodiverse que ne peuvent jamais être le paysage de champs et de vignobles industriels dénués, des véritables passeoirs hydriques, qui vident nos terres de leur vies, ou de nos routes, des couloirs d'assèchement, un système tellement hydriquement inefficace que nous sommes obligés à vider les nappes, vider les sources, pour compenser notre incompétence grossière collective par rapport à l'usage de l'eau actuel.

Une autre version de cet écrit se trouve ici:
Conducteur de l'Ô

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Apologie ZAD

Je ne suis pas encore assez apologétique, mais cela viendra ...

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vendredi 23 juin 2023

News Digest 2 – Actions écologiques – Montpellier

Polissons contre la Répression

Petite réinformation au collectif qu’il y a un moment de libre-association en présentiel.l.e.s, ...

demain (samedi 23 juin) au Bar ricade, 5 Rue Bonnie (côté Poste), dès 10h, avec *accueil, *intervention d’une avocate et Cantine Populaire, ...

avant de

se déambuler envers la Tendresse, 80 Impasse Flouch*, qui ouvrira ses portes non-fermées à partir de 14h (en sortant de la ville sur l’Avenue de Toulouse, c’est sur la gauche, à la fin du bâti, après le rondpoint du grand M).

*Ateliers : déplacement collectif

*Théâtre forum

et, dès 19h, *Repas + soirée musicale

Persona non grata ? Au nom de qui ?

Ceci en guise de « news digest » cette semaine, puisqu’on n’a pas pensé le truc ensemble en étant dedans, face à la « menace » de l’« état ».

Ce qui pourrait perturber le doux déroulement des événements envisagés.

Plus de clarté la semaine prochaine, on espère !

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jeudi 22 juin 2023

Oulala

Dans la réunion Oulala contre le lien (8km manquants qui complétera le périphérique autoroutier de Montpellier), j’ai vu des gens qui étaient anti-ZAD, il paraît par rapport aux expériences d’une ZAD qui a mal tourné il y a deux ans. Il me manque les détails. Il n’y a aucune intention, il paraît, de faire, ou même de proposer, des alternatifs au modèle industriel, juste le réactionnaire de « pas de lien » et cela me paraît, en bref, socialement regressif au plus haut niveau.

Politiquement, c’est ce genre d’action qui fait perdre toute crédibilité populaire à l’activisme écologique. Que dirait un sans-papiers marocain, qui trouve de l’embauche dans ces chantiers de déstruction de la nature qui sont en cours partout autour de Montpellier, si les écolos veulent juste qu’il perde son boulot, à cause d’un petit reptile qui est un « espèce protégé » ? Pourquoi ne pas lui proposer un travail horticulturel ?

Je pense que la première chose à réfléchir, c’est comment faire perdurer et augmenter l’envergure des actions locales, avec une visée sur la condition des plus démunis. Je propose, pour parler jargon, des circuits ZAD – des ZADs mobiles et bien sûr, des ZADs partout. Je pense aussi que les gens en ont marre d’actions purement à visée médiatique ou symbolique, actes de présence, pétitions, actions légales et constitutionnelles … au service des riches qui vivent à la campagne, qui devient un périurbain totalement artificialisé, à l'exclusion des pauvres qui vivent dans la métropole.

Il faut surtout défaire l’industriel en ville (et autour de la ville, donc, pas une "ceinture verte" mais plutôt une corde d'étranglement grise), pour la rendre vivable, et rouvrir la campagne aux pauvres – qui ne sont plus là. Il y a des pauvres riches à la campagne, c’est vrai, mais c’est parce que tout leur argent va pour alimenter la voiture.

Il manque un modèle où les pauvres des villes peuvent, avec leur travail manuel dans les jardins forestiers, venant à vélo et à pied, réinvestir la plupart de la surface de la France, « peuplée » par des deuxièmes résidences, des agriculteurs avec tracteur, sans ouvriers, et une biodiversité inférieure à celle des villes et des « friches » attendant le « développement » autour des villes – des déserts ruraux avec des populations ageissantes.

Le problème pséphologique – que la campagne vote massivement à droite, avec le « gerrymandering » systémique qui existe depuis De Gaulle, a une solution immédiate – la repeupler avec des gens qui votent à gauche.

On est en train d’être poussés à penser, à proposer, et à faire vivre des infrastructures, surtout au niveau transport et communications, qui sont vraiment écologiques. Par le gouvernement – c’est cela qui est triste. En illégalisant, en rendant chaque fois plus dangéreuses les actions réactives, il oblige à penser à ce qu’on peut faire positivement.

Le monde naturel n’est, après tout, que la réflexion des effets combinatoriels de la vie. Si nous n’arrivons pas à nous combiner, nous ne vivrons pas. La décision, à la ZAD de Nantes, un dur hiver de luttes constantes, juste avant Noël, en 2013 il me semble, en tout cas j’y étais, était d’envoyer chier tous les bienfaiteurs avec la malbouffe qui s’amontonnait, et de commencer à labourer la terre, directement. Comme les Diggers – mes ancêtres, qui au dix-septième siécle ont fait exactement ça.

Lorsqu’on considère les zones à défendre, tree protests, free festivals, et autres formes d’activisme, la chose qui marque, c’est l’arrivée sur place de plusieurs milliers de personnes qui doivent être nourries-logées et intégrées à l’action. Souvent, leurs mouvements en voiture et leur manière d’occuper la terre détruit la nature qu’ils sont là pour protéger. Ce qui est désolant, et qui commence à lancer la réflexion, sur "comment faire".

Les autres formes de protestation, les manifs qui défilent dans la rue, incidents créés pour attirer l’attention du média, n’ont pas ces besoins logistiques. Elles sont éphèmères, et très peu chères.

Elles ne changent rien. Il paraît que les activistes écologiques sont déterminés à se rendre marginaux, par rapport aux enjeux sociaux. Les sans-abris ? Ils n’ont que faire. Les mal-logés en canicule ? Non plus. Cela, c’est l’affaire des autres. Les réfugiés, les réfugiés climatiques ? Ce n’est pas notre business. On fait tout comme si le Rassemblement National était déjà au pouvoir, en faisant l’amalgame entre localisme et intérêts de la nature. Il y a une solution – de bouger, mais pas vite, de laisser des traces positives sur son chemin, d’apporter de l’énergie et des savoirs humains, de recevoir un bon accueil et orientation. Des solutions humaines, gagnant-gagnant.

Il y a un entre-deux, une combinaison, qui agit au bénéfice des deux populations, les sédentaires et propriétaires d’un côté, la main d’oeuvre qui bouge et qui remplace la dépendance aux voitures des populations âgées et isolées de l’autre. C’est justement ce système d’accueil-orientation contre travail sur des circuits réguliers. C’est un système qui gagne sur le système industriel économiquement. Celui qui n’a pas de voiture à payer, il empoche ce qu’il gagne.

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mardi 20 juin 2023

Humour

Il y a plein de trucs dans l’air du temps, des avions, des particules, …

On le voit dans les voix des humoristes, on dit un truc assez fort de jus, mais d’une voix gentille et douce. Ça passe, ça passe pas, c’est de bonne guerre.

Le gouvernement l’a compris, il a interdit l’émission de Charline Vanhoenacker (téléguidée à travers la direction - "sinon on vous homogénéise"), 4 jours par semaine partis, il ne lui reste qu’une misérable émission, contre son gré, ça va se condenser. Trop fort de jus – le gouvernement a du dire « ça suffit, elle nous prend pour des cons ». Mais c’est l’ensemble de la radio d’état qui est contre l’état, elle est devenue le seul contre-pouvoir qui vaille, dans le domaine public.

Radio locale, radio privée … pitoyables, perdues dans les vapes. Insaisissables. Mais surtout, pour celles qui ont une audience, de droite et fièrement connes. C’est donc sur la radio nationale, monopolistique, qu’on entend la voix de la révolution sociale verte, et nulle part d’autre, sauf sur Réporterre, Médiapart, Le Monde Diplomatique et quelques autres « torchons numériques de gauche » (je surenchéris, à tort, évidemment). Même les activistes n’osent pas dire ce qu’on dit sur France Inter, pour pure peur d’être accusés de radicalisme et bannis, bannis. Moi, je répète texto ce que vient de dire un expert, prix nobel, charismatique à la radio, on me dit que je gâche la fête et que je suis trop critique - mais lui, s'il le dit, ça va ... Première leçon de la critique, ici, critiques l’ennemi, jamais l’ami, critiques toi, toi-même, jamais tes alliés.

C’est l’effet « Stop le Front National », les ennemis de mes ennemis sont mes amis, front républicain, etc., bla bla. Depuis au moins quatre décennies. L’ennemi, c’est qui ? Aliène, elle est en nous, et en plus, elle nous gère, hormonalement, de l'intérieur. On ne sait plus ce qu'on pense, tellement on passe du temps à s'auto-censurer.

Juste pour rajouter le grain de sel, il se peut que, épaulé par le prestige national, invité à maudire nos gérants, on se sent en mesure d’aller plus loin que dans le débat local, où on marche sur des œufs. Voilà, c’est dit.

L’humour. Lorsque je pense aux séries anglaises des années soixante, soixante-dix, Monthy Python, Peter Cooke et Dudley Moore, et bien d’autres, l’outrage aux moeurs, le rire de soi, c’était le plan de bataille. Ce bombardement incessant de tous bords préparait le terrain pour les changements législatifs qui sont devenus le politiquement correct.

Résultat : aucune de ces émissions ne serait autorisée, aujourd’hui, en France, elles tomberaient du mauvais côté des incitations à la haine, stéréotypes raciales, etc. qu'elles contestaient. Mais les français, au temps moderne, ont toujours eu un peu plus de mal à rire d’eux-mêmes. C’est peut-être vrai pour l’Angeterre aussi, maintenant, la pomposité est contagieuse. La manière de faire à l’époque, c’était “tongue in cheek” (deuxième dégré à la enième). Sauf que les machines ne détectent ni le tongue-in-cheek, ni l’auto-critique. Pas de risques, donc, pour ne pas se trouver en stigmatisation numérique résiduelle pendant toute une vie. C'est à ce point là. Pas de risques.

La langue de bois est devenue la langue des avatars numériques. J’ai vu des gens tripoter un son sur des écrans hier soir. Ils y mettaient des modulations. La voix, elle n’avait plus rien de commun avec nous, mortels. Et ils étaient en train de chercher « le bon son ». Ils sentaient, vaguement, qu’il y avait des gens « qui n’aimaient pas ça ». Mais c’étaient eux, les professionnels. Dans toute leur ineptitude.

C’était presque une performance en soi, deux grands écrans, des sliders, des desks, des bribes de chanson en boucle, un mélange de termes de l’avant et de l’après « révolution numérique ».

Et le son, on se noyait dedans, comme des ventriloquistes. Et les sliders, dans toutes leurs couleurs, bougeaient en synchronie. Magique ! Mesmerisant. « I’ll put a Spell on you ! ».

On peut sentir que je suis un peu contre, mais que puis-je, j’essaie, c’est comme le son blanc, pour moi, toute une houle qui masque le crépitement du monde réel. « Je monte le son … et je baisse le son …, Je monte le son … je baisse le son … ». Qui a dit ça, dans une chanson, maître de cérémonies, magicien léger qui subjugue la foule – partie prenante enthousiaste, avec un petit bouton, un levier de pouvoir ? La blague !

Le son tout court, sans nuance, dosé par décibel et par fréquence. Comme si cela pouvait masquer l’autre dimension du son, son sens.

Comme le statique sur la radio analogue. Je l’entends la nuit, c’est l’autoroute qui vrille. Et subitement il y a un trou et j’entends de nouveau les petits sons furtifs des animaux autours, nus. Je commence à écouter de nouveau, alors que mon intelligence auditive s’était mise en veille. Des trous de lucidité – on les appelle maintenant « le silence » ! Toujours un mot insulte, pour l’intelligence, maintenant. Béat, Béate, où es-tu, mon amour ? Reviens, reviens, de derrière ton face mask de mazout vert !

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lundi 19 juin 2023

ZAD Par Tous !

Le paradoxe est ... que ce dont a le plus peur le gouvernement, c'est qu'une infrastructure écologique de grande envergure commence à exister. C'est pour cela qu'il fait tout pour envéniner la situation et mettre tout le monde à dos. Pour ne pas parler de, et surtout ne pas être obligé à agir sur le fond. Il a peur que c'est comme ça qu'on perd des élections.

ZAD Par Tous - document de discussion

Pour répondre à la crise écologique, il faut faire vivre les solutions réelles – c'est la meilleure manière de les proposer et de convaincre. (Ré-écouter : Notre-Dame-des-Landes : la ZAD après la bataille). Souvent, c’est l'activisme réactionnaire qui prime. C’est plus “simple” et cela fait quand même des rassemblements de gens. On réagit contre un tel projet pharaönique, tel exemplaire particulièrement marquant des excès industriels, pour marquer des points médiatiques et augmenter la pression sur le gouvernement.

Cela ne suffit pas et peut même servir de contre-exemple. Au bout d’un moment, cela se dissipe, si ce n’est que parce que seulement une infime proportion de ceux qui se massent pour telle manif. ou occupation peuvent rester sur place. Et on a appris qu'il ne faut pas attendre de nos gouvernants, ni de nos administrateurs, de prendre le premier pas. C'est un changement systémique qu'il faut, et le système actuel n'est pas fait pour cela.

C’est à nous de le faire, chacun à son échelle organisative – ou au moins chaque personne qui participe à ces actions “contre”.

On dira que les gens qui pensent de cette manière sont contre l'autorité de l'état, même l’autorité tout court. Mais en démocratie, l'état n'est censé agir que sous l'autorisation du peuple. Et le peuple souverain à donc affaire au peuple souverain, d'abord.

Il faut convaincre le peuple (nous-mêmes) que le changement radical est possible, pour que tout un monde meilleur se mette en oeuvre.

Il faut réinsuffler la confiance, là où la confiance manque - et dans le bon sens. Le peuple uni. Pas les uns contre les autres. Si nous ne pouvons pas prêter confiance aux solutions techniques, c'est qu'elles existent déjà, pour les uns, mais pas pour les autres, et cela empire la situation, avec des conflits sociaux, des conflits armés qui font éruption partout. A en entendre parler, on croirait que le monde serait meilleur si nous étions tous riches, alors que c'est l'abus qu’engendre ce surplus de richesse qui nous a mis dans cette impasse.

Il faut proposer des solutions applicables à tous nos intérêts. C'est même le plus dur, faire durer nos actions, les étendre géographiquement, pour que l’impact écologique soit sur toute la surface de la France, et pas juste dans quelques ilôts.

Aux Soulèvements de la Terre, on projète de faire des convois, avec des tracteurs, qui, en suivant les confluents des bassins fluviaux, atteignent Paris. On construit un maillage du territoire où, dans chaque lieu où il y a un comité, on recevra ceux du convoi, en bon ordre.

Pourquoi ne pas faire un pas de plus en avant ? Voyager sans fossile, construire des circuits d'hospitalité permanents et de longue durée, permettant à une autre infrastructure, sans voitures, mais avec convivialité et jardins vivriers, d'émerger, à toutes les échelles locales ? Comme ça, les convois serviront à créer de l'infrastructure dans la durée, comme à la ZAD ?

Pourquoi ne pas faire nous-mêmes, pour du vrai, ce que nous reclamons au gouvernement ? Un convoi n'est qu'un début, c'est donc une opportunité. Pour que le peuple puisse vraiment ressentir de nouveau espoir et confiance, il faut lui créer une enveloppe, dès maintenant, un mode de vie vivable, sans hyperconsommation.

Y inclus dans les transports et les communications. On pourrait même dire, surtout dans les transports et les communications. Les vrais obstacles sont humains. Ils sont sociaux et économiques. Nos emplois du temps sont tellement chargés que nous avons de plus en plus de mal à nous réunir, librement.

Spécificités groupales

note explicatoire : l'analyse réproduite ici a été envoyé à la liste locale de soulèvements de la terre, mais pas publiée sur la liste.

Si vous me permettez, le premier pas dans la mutualisation des luttes – leur coordination informationnelle – passe par l’utilisation de cette liste de mailing pour nous informer. Jusqu’à là, nous pouvons constater que ce n’est pas vraiment le cas, plein de petits messages qui cherchent de l’orientation. Très vite, on est dans le management de crise, un événement “hyper-important” auquel “on” a donné la priorité surgit, un autre, etc., on ne raisonne plus en termes de donner de la structure et de la lisibilité à la convergence des luttes.

note: maintenant je comprends mieux sa non-publication - ce que je prédis vient de se passer! Mot d'ordre: Tous à manifester devant la Préfecture demain à 19h (j'écris ceci le mardi 20 juin 2023)

Si c’est le cas, c’est probablement lié à ce qu’il y a d’autres listes de mailing et télégraphes arabes qui servent cette fonction, entre activistes qui se sentent surchargés. En plus, étant eux-mêmes en position de discuter longuement de stratégie, ils ne sentent pas le besoin de présenter des raisonnements à un public plus large. Ou que la semi-clandestinité figure haut dans la priorité des activistes. Mais la clandestinité, c’est comme Protonmail, cela permet de cibler ceux qui se veulent clandestins. Ce n’est pas une méthode “ZAD”, qui est plutôt de perdre les clandestins dans la masse.

Pareil pour les réunions en présentiel. Pour les personnes clés, ils peuvent juste consulter leurs emplois de temps et dire s’ils peuvent être là, ou non. Très vite, ces réunions sont accordées selon la disponibilité et la motivation personnelle des personnes déjà en immersion dans la problématique de tous les jours. Et les autres … ?

Ces modèles sont connus. Ils n’ont pas réussi à mobiliser une grande partie de la population, ce qui, étant donnée la sévérité de la crise écologique, démontre plutôt leur inefficacité à générer des mouvements forts et qui croissent. En plus, les gens de la ZAD ont massivement et clairement exprimé leur volonté de voir la ZAD PARTOUT, c’était notre slogan, après avoir gagné les batailles clés. Mais pour cela il faut une véritable infrastructure et modèle socio-économique, des transports doux, des lieux d’hébergement et de travail vivrier reliés …

Alors que, actuellement, l’adéquation s’adresse aux activistes et organisations déjà actives – logiquement, tant que l’on est dans une attitude défaitiste – mais il faut toujours planifier la potentielle réussite, pour cela on est là, non ?

De nouveau, dans l’interview après le film “Du feu jaillit l’Eau” sur les mégabassines, on a spécifiquement identifé la difficulté de gérer 10 ou 20 000 nouveaux participants avec une orga de 60 personnes. Il faut des méthodes où la logistique croît, gracieusement, avec le nombre. On peut observer qu’une population déjà active aura peu de temps disponible pour des activités en plus. Alors que d’habitude, l’emploi de temps collectif s’adapte aux exigences d’une population pour laquelle ce ne sont que des activités sporadiques, à la péripherie de leur quotidien. Ce n’est pas la recette pour augmenter l’envergure de ces mouvements. Non, il faut une organigramme qui prévoit d’être pour et avec les actifs sur le terrain, à temps complet, qui en font leur vie.

J’ai proposé, dès la première réunion aux gradins de Montcalm, d’en faire un rdv, un point de rassemblement hebdomadaire, qui permette à plusieurs groupes de travail de travailler et communiquer en présentiel et à plusieurs. Comme cela, on sait au moins que ceux qui ne sont pas dispos ne sont pas dispos et que ceux qui sont là, le sont …

J’ai bien peur – à moins que les membres des groupes clés à Montpellier donnent l’exemple de mettre la cause générale devant l’aggrandissement de chaque groupe, et de son pouvoir relatif – que l’on sera dans un scénario comme avant, avec très peu d’accessibilité réelle et beaucoup de questionnements sur la forme politique que cela peut assumer.

note: multiples formes génériques de mouvement et d'infrastructure écologique doux sont discutés sur www.inecodyn.fr

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vendredi 16 juin 2023

News Digest vendredi 16 juin 2023 : Actions écologiques, Montpellier

Programmation et références

mercredi 31 mai 2023 a eu lieu une conférence sur l'eau et un film sur les soulèvements de la terre contre les mégabassines

https://s-eau-s-herault.sciencesconf.org/

S-EAU-S : alerte sécheresse Hérault - L'eau en crises : état des lieux, enjeux, solutions

Canicule précoce en Espagne, niveaux des nappes phréatiques historiquement bas, 28 départements français, dont l'Hérault, en risque très probable de sécheresse d'ici la fin de l'été, arrêté préfectoral de crise sécheresse dans les Pyrénées-Orientales, affrontements à Sainte-Soline autour de « méga-bassines » ... l'actualité nous rappelle que le changement climatique n'est pas juste un concept, que la ressource en eau n'est pas infinie et qu'elle commence déjà à manquer. Pour éclairer ces sujets, le collectif UMenLutte, dans le cadre de ses « amphis alternatifs », vous propose une après-midi de sensibilisation sur le thème de l'eau, de sa gestion, de ses enjeux, avec un focus sur notre département.

et

https://www.cinemas-utopia.org/montpellier/index.php?id=4059&mode=film

De L’Eau Jaillit le Feu – film documentaire qui met les expériences, tant historiques que toutes récentes, du collectif les soulèvements de la terre, qui s’oppose à la mégabassine de Sainte-Soline (dépt. des Deux Sèvres) pour attirer l’attention sur la perte de tout un écosystème dans le marais Poitevin à cause des déprédations en eau de l’agriculture industrielle. Viséoconférence après le film avec l’un des initiateurs du mouvement

- à midi, samedi 10 juin 2023 au gradins du Parc Montcalm, a eu lieu la première réunion de Soulèvements de la Terre Montpellier

Pour être sur le mailing list ➙ https://framalistes.org/sympa/subscribe/soulevements-montpellier

Prochainement pour les Soulèvements Montpellier, nous avons convenu d'une nouvelle grande réunion, le samedi 1er juillet 2023, toujours au parc Montcalm (gradins), durant laquelle seront partagées notamment : les premières réflexions des Groupes de Travail nouvellement constitués sur la gouvernance, les outils numérique, les actions, la communication, l'anti- répression, les ressources scientifiques…

- Le GT (groupe de travail) "scientifique" se retrouve le mercredi 21/06 à 19h au Gazette café

- Le GT "action" est le jeudi 22/06 à La Base à 19h (c'est une réunion SOS Oulala). Il y a déjà eu une première réunion GT Action le 12 juin 2023 - voir CR GT Actions 12 juin 23.docx

- Le GT "Gouvernance et fonctionnement" se retrouve le samedi 24/06 à 11h au Dôme !

- mercredi 14 juin 2023 à 18h30 à la Carmagnole, a eu lieu la réunion de la "coordination eau 34", appel inter-organisations pour s'organiser en particulier face au schéma irrigation porté par le département de l'Hérault. Un « Appel » cosigné par plusieurs associations et individus, est programmé pour bientôt.

Compte Rendu de la Réunion de la Coord'EAU 34 du mercredi 14 juin 2023 à La Carmagnole, avec le texte de l'Appel, en format imprimable pdf

le texte de l'Appel, imprimable, A5

- Le 21 Juin à 19h « Transportons-nous » à la Carmagnole. Question des mobilités en Hérault.

rencontres de luttes globales et locales, sur le Plateau de Larzac ( La Couvertoirade, 3-6 août 2023)

18 au 27 août : Convoi de l’eau de Sainte-Soline à Paris

de l’information en plus

Coordination Eau 34 - Sources et argumentaires (brouillon participatif, GT-science)

greniers des soulèvements

Avis sécheresse de France Nature Environnement Languedoc-Roussillon

Schéma irrigation de l’Hérault 2018-2030 : analyse et argumentaire

Newsletter 1 Vive-Garrigue (mai 2023, Lunel et alentours) format pdf – imprimable

une copie est placée ici :

http://www.cv09.toile-libre.org/intxt/sdlt-digest/Bulletin%20Vive%20Garrigue%20N1%20Mai%202023.pdf

Contacts : Vive garrigues Lunel
- François : 06 80 12 41 26 ; mail : fcl52@me.com
Benedicte : benedite.alexandra@gmail.com

Programmation et références

mercredi 31 mai 2023 a eu lieu une conférence sur l'eau et un film sur les soulèvements de la terre contre les mégabassines

https://s-eau-s-herault.sciencesconf.org/

S-EAU-S : alerte sécheresse Hérault - L'eau en crises : état des lieux, enjeux, solutions

Canicule précoce en Espagne, niveaux des nappes phréatiques historiquement bas, 28 départements français, dont l'Hérault, en risque très probable de sécheresse d'ici la fin de l'été, arrêté préfectoral de crise sécheresse dans les Pyrénées-Orientales, affrontements à Sainte-Soline autour de « méga-bassines » ... l'actualité nous rappelle que le changement climatique n'est pas juste un concept, que la ressource en eau n'est pas infinie et qu'elle commence déjà à manquer. Pour éclairer ces sujets, le collectif UMenLutte, dans le cadre de ses « amphis alternatifs », vous propose une après-midi de sensibilisation sur le thème de l'eau, de sa gestion, de ses enjeux, avec un focus sur notre département.

et

https://www.cinemas-utopia.org/montpellier/index.php?id=4059&mode=film

De L’Eau Jaillit le Feu – film documentaire qui met les expériences, tant historiques que toutes récentes, du collectif les soulèvements de la terre, qui s’oppose à la mégabassine de Sainte-Soline (dépt. des Deux Sèvres) pour attirer l’attention sur la perte de tout un écosystème dans le marais Poitevin à cause des déprédations en eau de l’agriculture industrielle. Viséoconférence après le film avec l’un des initiateurs du mouvement

- à midi, samedi 10 juin 2023 au gradins du Parc Montcalm, a eu lieu la première réunion de Soulèvements de la Terre Montpellier

Pour être sur le mailing list ➙ https://framalistes.org/sympa/subscribe/soulevements-montpellier

Prochainement pour les Soulèvements Montpellier, nous avons convenu d'une nouvelle grande réunion, le samedi 1er juillet 2023, toujours au parc Montcalm (gradins), durant laquelle seront partagées notamment : les premières réflexions des Groupes de Travail nouvellement constitués sur la gouvernance, les outils numérique, les actions, la communication, l'anti- répression, les ressources scientifiques…

- Le GT (groupe de travail) "scientifique" se retrouve le mercredi 21/06 à 19h au Gazette café

- Le GT "action" est le jeudi 22/06 à La Base à 19h (c'est une réunion SOS Oulala). Il y a déjà eu une première réunion GT Action le 12 juin 2023 - voir CR GT Actions 12 juin 23.docx

- Le GT "Gouvernance et fonctionnement" se retrouve le samedi 24/06 à 11h au Dôme !

- mercredi 14 juin 2023 à 18h30 à la Carmagnole, a eu lieu la réunion de la "coordination eau 34", appel inter-organisations pour s'organiser en particulier face au schéma irrigation porté par le département de l'Hérault. Un « Appel » cosigné par plusieurs associations et individus, est programmé pour bientôt.

Compte Rendu de la Réunion de la Coord'EAU 34 du mercredi 14 juin 2023 à La Carmagnole, avec le texte de l'Appel, en format imprimable pdf

le texte de l'Appel, imprimable, A5

- Le 21 Juin à 19h « Transportons-nous » à la Carmagnole. Question des mobilités en Hérault.

rencontres de luttes globales et locales, sur le Plateau de Larzac ( La Couvertoirade, 3-6 août 2023)

18 au 27 août : Convoi de l’eau de Sainte-Soline à Paris

de l’information en plus

Coordination Eau 34 - Sources et argumentaires (brouillon participatif, GT-science)

greniers des soulèvements

Avis sécheresse de France Nature Environnement Languedoc-Roussillon

Schéma irrigation de l’Hérault 2018-2030 : analyse et argumentaire

Newsletter 1 Vive-Garrigue (mai 2023, Lunel et alentours) format pdf – imprimable

une copie est placée ici :

http://www.cv09.toile-libre.org/intxt/sdlt-digest/Bulletin%20Vive%20Garrigue%20N1%20Mai%202023.pdf

Contacts : Vive garrigues Lunel
- François : 06 80 12 41 26 ; mail : fcl52@me.com
- Benedicte : benedite.alexandra@gmail.com